Miss Vendée 2022 est pérusienne. Son nouveau statut l’oblige à diverses représentations, ce qu’elle fait au naturel. Pour cela, Emma a dû apprivoiser quelques peurs, elle qui se faisait moquer pour sa grandeur et sa finesse sur la cour de l’école. Une petite revanche, un succès qui la comble sans l’enivrer. Si son avenir est aussi radieux que son sourire, il est prometteur. Les paillettes et les talons hauts ne l’empêchent pas de garder les pieds sur terre.

Le comité Miss Vendée que préside Marie-Paule Martin avait mis les petits plats dans les grands pour cette trentième édition fêtée en grandes pompes, en dépit des incertitudes liées au Covid omniprésent en ce début 2022. « Mes copines me pressaient depuis deux ans, mais je ne me sentais pas prête. Je n’étais pas étrangère à ce milieu, ma marraine ayant été deuxième dauphine à son époque. Puis l’envie de ce défi m’a titillée. Je me suis lancée ». Dompter les complexes, se mettre en scène, parler devant un auditoire de neuf cents personnes : un défi qui lui apporte de la maturité. « Moi qui étais très renfermée plus jeune, j’ai dû prendre sur moi ». Elle se présente sans prétentions, pour s’amuser. Sauf qu’une fois sur scène, elle se pique au jeu. « Je me suis surprise moi-même mais j’étais prête le jour J ; j’avais l’envie de réussir. Ça fait du bien de sentir la confiance des siens, la fierté de sa famille ».

Manon et ses copines peuvent savourer le fait de l’avoir encouragée à concourir. « Depuis le temps qu’elles m’en parlaient ! ». Emma regarde les canons de la beauté avec un certaine philosophie. « Il ne suffit pas d’être jolie pour être miss ; il faut aussi un caractère, défendre des valeurs, des causes, porter des projets. Chacun a sa définition de la beauté, et en soi, tout le monde peut être joli à sa façon. La beauté intérieure est primordiale ». Une expérience qui lui sera profitable à titre personnel et professionnel.

Son avenir passe aussi par les études. « Je prépare un BTS en tourisme et je souhaite poursuivre par une licence. Plusieurs domaines m’attirent, moi qui suis curieuse de plein de choses : l’événementiel, le voyage, les langues étrangères… ». L’aventure des Miss peut lui procurer d’autres opportunités. « Miss Vendée me qualifie pour Miss Pays-de-la-Loire. Et si d’aventure ça passe, je pourrai me présenter à Miss France. J’ai découvert que le voyage d’intégration se fera en Guadeloupe… j’irais bien y faire un petit tour ».

Des rêves qui ne l’aveuglent pas. « On a pu se dire que ce n’était pas drôle d’avoir 20 ans en 2020 ou 2022 avec la pandémie, les restrictions et les privations, les cours en visio… Puis à la lumière de ce triste conflit en Ukraine, nos petits malheurs sont à relativiser. Nous sommes restés en famille, avec des contacts possibles sur l’extérieur. Ce n’était pas super, mais nous n’avons pas le droit de nous plaindre ».

C’est en courant qu’Emma respire le bol d’air salvateur. « Je marche également avec ma maman, et depuis l’âge de huit ans, je fais de la gymnastique ». Elle est attachée à sa famille comme à la prunelle de ses jolis yeux. « Passer des moments avec mes parents et ma petite sœur, c’est essentiel pour moi. Je ne veux pas les décevoir. Ils sont mes piliers les plus solides. Mes amies comptent beaucoup aussi ». Un livre n’est jamais loin. « En ce moment, je lis un roman de Guillaume Musso que j’ai piqué à ma mère ».

Elle sait prendre ses distances avec le regard le plus souvent émerveillé, rarement taquin, des gens. « Je n’en veux à personne. J’ai juste envie de plaire à ceux que j’aime ». Avec les siens, Emma a trouvé les ressources pour surmonter ses peurs. « Ça m’a mise en confiance pour aller plus loin. Je ne laisserai pas filer les opportunités qui se présenteront à moi. Si ma petite aventure peut faire des émules, ce sera super. Il faut aller de l’avant, être curieux, et se laisser bercer par les rêves ».