Ceux qui approchent l’organisation du Mondial de Foot de Montaigu ou le Chrono des Nations aux Herbiers l’ont forcément aperçu. Ludovic, plus connu sous le diminutif ‘Ludo’ ou encore ‘Batave’, est toujours en mouvement, à l’affût du moindre couac dans l’organisation, qu’il s’agisse d’une cérémonie protocolaire ou de la logistique des déplacements des équipes pour le Mondial. Homme de petite taille, il surmonte son handicap en se rendant utile, avec en prime, le mot sympa pour la personne qu’il croise.

Originaire de Rocheservière où habitent ses parents, Ludovic, Bac pro de comptabilité en poche, a été responsable de la station-service du supermarché local. « N’ayant pas encore le permis, c’était important de trouver un boulot sur place ». Dès qu’il devient ‘mobile’, il lorgne vers la fonction publique. « Je suis entré au Conseil Général de la Vendée pour la gestion des transports scolaires en 2002. Cette compétence à été transférée à la Région par la Loi Notre en 2019 ; Je travaille toujours à la Roche sur Yon ».

Même si le bonheur ne se mesure pas en centimètres, il a souffert très jeune de sa petite taille. « Ce n’est pas génétique ; c’est comme ça. Ma petite sœur adorée mesure 1,73m. Je me souviens de quelques moqueries étant enfant. Je pense qu’il y a plus de respect aujourd’hui, comme vis-à-vis du handicap d’une manière générale ». Il s’est rapproché un temps de l’association des personnes de petite taille dont l’antenne régionale se situe à Nantes. « C’est un lieu d’échange pour des problématiques qui nous sont communes : l’habillement, l’équipement de la voiture ou de la maison. Mais je ne suis pas assez disponible pour y aller régulièrement ».

Et on le comprend facilement au vu de ses engagements associatifs. « J’ai été président de la section tennis de table loisirs pendant plus de 15 ans, commissaire de course en motocross Ufolep de nombreuses années, ou encore stadier à la Beaujoire pour placer les gens ». Il adore les rassemblements sportifs. « J’aime le contact avec les gens, apprendre à les connaître ». Le Mondial de Montaigu est un peu comme une seconde famille. « J’aime l’esprit des réunions ». Son mot d’ordre : « Le goût des autres et le savoir-vivre ». Sa meilleure arme contre la solitude.

Il est un peu dubitatif quand il regarde le monde d’aujourd’hui. « Je trouve qu’il y a parfois trop d’assistanat. Le niveau d’exigence de certaines équipes U16 est parfois surprenant. Il faut être à leur service. Du jamais vu il y a 10 ou 15 ans. A ce régime-là, qu’en sera-t-il dans 20 ans ? ». Les bons souvenirs reprennent très rapidement le dessus. « Je me suis retrouvé une année à côté de Pierre Menez dans la tribune : il prenait trois places et moi une demie ; ça nous amusait l’un et l’autre ». Il cite encore Michel Vautrot, Lilian Thuram ou Pauleta. « Quelqu’un de très respectueux avec tout le monde ». Son bonheur est palpable après deux ans de privation liées à la pandémie. « On revoit beaucoup de jeunes, des visages et des sourires ; c’est beau ».

Ludo ne tient jamais en place. « Je suis comme ma maman ; on est speed tous les deux ». Il aime respirer le grand air, ne pas se renfermer. « Il m’arrive de me poser, devant Ouest-France ou mes réseaux sociaux comme Batavia Info Sport. Je regarde aussi la télé ; j’aime suivre les actualités ». Il n’aime pas se renfermer tout court. « Je suis très ouvert et je pense avoir le souci des autres ». Démonstration à l’appui : ce dimanche de Mondial, il ira saluer à l’hôtel la sélection féminine des Pays-Bas qui n’a pu se déplacer à la remise des récompenses, fait le détour pour s’assurer auprès de l’équipe de Norvège que tout se passe pour le mieux. Il en profite pour saluer l’essor du foot féminin. « Les clubs alentours développent leur section féminine. Le sport féminin à toute sa place à Montaigu ».

Ludo a la bonne humeur contagieuse et souhaite laisser de côté les crispations liées au Covid. « Il faut s’extérioriser. Le sourire, le bonheur, la générosité…autant de choses qui nous font avancer. Ça vaut le coup de faire l’effort pour poursuivre en ce sens ».