Céline affiche le sourire des belles soirées, celles qui se concrétisent par la victoire de son club favori, le Pouzauges Vendée Hand Ball. Elle est vice-présidente du club, en charge de la communication depuis un peu plus de 15 ans. Un club devenu comme une seconde famille pour celle dont la vie bascule en 1998 suite à un accident de voiture. Tétraplégique, elle fera 2 ans de rééducation. Son médecin, Brigitte Perrouin Verbe (elle aussi accidentée à 18 ans) a redonné le sourire à ses parents lors du premier rendez-vous : « Votre fille sera heureuse et elle aura un enfant ».

Céline est encore au centre de rééducation lorsqu’elle rencontre celui qui deviendra son mari, Alex. « C’est lui qui m’a donné le virus du handball en me faisant découvrir le club de Pouzauges qui joue aujourd’hui au plus haut niveau amateur ». Le président de l’époque lui propose de gérer la communication en 2005. « Tout était à faire. Le site internet, les réseaux sociaux. Il fallait accompagner le développement sportif du club, rendre compte des grosses ambiances dans le chaudron de l’Etoile ».

A 18 ans, Céline est en Fac de biologie, sans savoir précisément ce qu’elle veut faire. « Un tel accident est une très grosse épreuve. Tu vois ta vie brisée et tu penses que ça va être difficile de remonter la pente. Le premier pilier c’est la famille. Au centre de rééducation il y a beaucoup d’entraide. On se retrouve entre personnes en situation de handicap. On apprend à ressortir, à revivre ». Elle épouse Alex en 2003, « Mon pilier pour avancer ». Ils donneront naissance à leur fille quatre ans plus tard.

Aujourd’hui, grâce à sa famille et à ses amis elle se sent utile. « C’est important de ne pas rester enfermée ». Céline pratique le tennis de table à Pouzauges qui compte une section Handisport. « Tout ce qui me permet de m’évader, je prends, parce qu’en fauteuil on a des douleurs. Il faut s’occuper l’esprit ». La musique et les concerts offrent à Céline ces instants d’évasion. « L’artiste que j’écoute beaucoup c’est Grand Corps Malade. Quand il chante ‘Sens de la famille’, je me revois entourée de mes proches 20 ans en arrière. ‘Espoir adapté’ me parle bien évidemment, comme son film ‘Patients’ qui me rappelle mes deux ans en rééducation ».

Elle témoigne de la place accordée au handicap dans la société. « Les progrès sont trop lents. J’ai le sentiment que ça évolue plus vite dans le secteur privé…Ce qui m’inquiète le plus, c’est la tension de plus en plus vive au sein de l’hôpital. Les infirmières et les médecins sont de plus en plus stressés. Du coup, les patients aussi ! ». Elle reste cependant optimiste. « La pandémie a été propice à la réflexion. Je ne suis pas naïve mais je veux rester confiante. J’espère aussi que le progrès va apporter son lot d’améliorations pour les personnes qui sont dans ma situation. L’automatisation des voitures va en ce sens je crois ».

Lorsqu’elle est au milieu des bénévoles du club, les gestes amicaux et les sourires retrouvent leur place. « Malade ou handicapé, on a de belles choses à vivre. Là, les soirs de match, je me sens très bien ».