C’est au cours d’une séance que j’interpelle Olivier. Il joue le jeu du portrait tout en ayant un regard sur les enfants et son jeune apprenti qui anime la séance. Depuis plus de 23 ans, il exerce ce métier d’éducateur, par passion, et il voit les jeunes évoluer. Le manque d’attention est de plus en plus flagrant chez les enfants ; la faute aux écrans. Le sport n’a pourtant pas son égal pour plus de mixité sociale.
C’est le job qu’il a toujours voulu faire. « Auparavant, j’encadrais bénévolement au sein d’un club de foot. J’ai eu envie d’en faire mon métier ». En parallèle de sa formation d’éducateur sportif à la Roche sur Yon (Jeunesse et Sports) pour l’obtention du Brevet d’Etat, il fait quelques petits jobs en intérim puis son service militaire. « Trois jours après la fin de la formation, j’étais embauché ». Il est employé par la ville de Nieul le Dolent et c’est lui qui assure les séances de sport au sein des deux écoles de la commune.
A ses yeux, plus que jamais, le sport a des vertus. Il révèle aussi l’évolution des comportements dans la société. « Le jeune public est moins attentionné, moins concentré. Il faut répéter sans arrêt les mêmes choses ». Un point de vue partagé par ses collègues enseignants. « Le fait avéré, c’est le temps passé par les enfants devant les écrans, sur les jeux. C’est assez préoccupant ». Leur capacité d’attention est moindre, et les parents ne sont pas toujours là pour freiner cet usage. « Certains parents supportent mal les remarques des enseignants pourtant salutaires. Moi, j’ai la chance d’avoir une activité qui généralement plait aux enfants. Mais je trouve à peine rassurant de voir qu’il y a quelques années, il y avait un ou deux enfants en difficulté par classe ; aujourd’hui, c’est plutôt sept ou huit… ».
Ce constat, Olivier l’extrapole à toute la société. « Les comportements sont de plus en plus individualistes. Il y a moins de partage, moins de solidarité, ce qui amène une forme de renfermement ». Le monde associatif est touché en plein cœur selon lui. « La mobilisation des bénévoles est de plus en plus difficile, et les adhérents ont plus d’exigences que de devoirs envers leur association ». Lui assure sa part de bénévolat dans son club de foot.
Quand il n’est pas au complexe sportif, il enfourche le VTT pour filer avec ses copains, le dimanche en particulier. « J’aime aussi faire du ski, mais mes genoux comment à se plaindre ». Il apprécie le calme du jardin. « La sécheresse du moment est assez préoccupante ».
Son parcours, il le doit à ses formateurs. « Le reste c’est l’expérience, acquise au fur et à mesure. Il faut être prudent devant les certitudes. L’évolution des comportements oblige à se remettre en question. Être maître de stage d’un jeune comme en ce moment, c’est aussi continuer à apprendre. Pour moi, c’est moteur. Comme le partage d’expérience avec les enseignants et les éducateurs ».
Olivier encourage à la pratique sportive. « Il y a toujours une activité physique à la portée de chacun ou presque ». Il y voit aussi le moyen d’atténuer quelques écarts sociaux. « Même chez nous en campagne, il y a de la misère sociale. Quand j’entends des enfants dire qu’ils ne peuvent pas pratiquer telle ou telle discipline parce leurs parents n’en n’ont pas les moyens, ça me fait vraiment de la peine. J’aimerais trouver les moyens pour corriger ça. Parce que le sport est pour beaucoup de jeunes un épanouissement indispensable, qui peut mettre en valeur des enfants par ailleurs en échec scolaire ».
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