Sa voix est son fonds de commerce, avec un timbre qui longtemps s’est fait désirer pour Gregory, mieux connu sous le blaze ‘Greg Louis’. Animateur radio, journaliste, Greg n’a jamais perdu de vue son objectif, même si les aléas de la vie auraient pu en décider autrement. Un parcours singulier marqué du sceau de la volonté. On Air !

En maternelle, il prenait une branche en guise de micro. « Depuis tout petit, j’ai fait mes premiers sons sur le transistor de mon pépé ; tout ce qui relève de l’univers télé radio me passionne ». Déjà, il adore capter le regard, l’attention. Son autre passion c’est l’équitation. Une chute sévère à l’âge de 12 ans constituera l’obstacle insurmontable, qu’avec le temps il a franchi. « J’ai fait un Pneumothorax avec des complications hormonales. Moi qui voulais une voix grave, je n’en finissais pas de muer. A mes 18 ans j’avais toujours une voix très aiguë ; j’en avais honte ». Un mal-être s’installe alors chez lui en voyant son rêve d’animateur s’écrouler.

Greg fait des études de commerce, s’essaie à différents boulots. « Je n’étais pas épanoui du tout, jusqu’à mes 24 ans. Là, il y a eu un flash que j’ai tout de même un peu provoqué. J’avais enregistré des maquettes avec jingle que j’avais envoyées au culot à Alouette, la radio culte de mon enfance. Alex 2C, producteur, m’appelle et me propose de venir à la radio. J’avais des étoiles dans les yeux. Il me fait visiter les locaux, me donne des conseils, m’encourage en me proposant de mettre le pied à l’étrier par le biais du bénévolat dans des radios associatives. L’expérience est parfois aussi solide qu’une école de radio ou de journalisme, tout au moins, elle est indispensable pour envisager d’aller plus loin dans ce métier ».

A son retour, il épluche les annonces. « Une radio associative recrutait des services civiques ; j’ai tout plaqué ici pour aller dans la Manche à Beaumont Hague ! Quand je dis : tout plaqué, c’est que j’ai laissé loin de moi mon ami avec qui j’étais en couple à l’époque. Je lui dois beaucoup. Mais nous sommes restés en très bons termes ». Malgré son enthousiasme, l’expérience cesse précipitamment. « J’ai tenu à peine un mois… J’étais surtout attiré par une autre proposition : NTI à Nantes. Le poste englobait de la programmation et aussi quelques flashs infos, une double étiquette qui m’intéressait et qui répondait à un besoin. J’y suis depuis 8 ans, avec quelques interruptions ».

Hit-West lui propose un poste de joker pour assurer les remplacements et compléter ses 24 heures hebdomadaires. Plus tard, c’est Alouette qui lui propose un remplacement temporaire sur le décrochage de la Mayenne. « Le Covid est arrivé, rebattant les cartes des organisations. J’étais déçu, et en même temps très content de cette riche expérience. On m’avait fait confiance ». Il poussera plus tard la porte « pop rock » d’RTL 2 ; mais le rythme et la distance avec les siens ont été compliqués à gérer. « J’ai dû faire un choix très difficile : celui de revenir chez moi à la fin de la saison radiophonique ».

Dès son retour en Vendée, il accroît son rythme d’animations commerciales via son statut d’auto entrepreneur « GLA’, Greg Louis Animation ». Quelques semaines seulement, car NTI le rappelle. « Aujourd’hui, j’assure le ‘ Grand Morning’ de 7 à 11 heures. J’ai en plus, la direction des programmes ».

Un parcours peu limpide qu’il ira raconter sur le plateau de France 2 dans l’émission de Faustine Bollaert. « Sensible à mon histoire, elle avait invité Caroline Dublanche (RTL) que j’écoute depuis 15 ans chaque soir dans son émission thématique autour du partage, et de la psychologie ». Là encore, le Covid jouera les trouble-fêtes, empêchant Caroline de se déplacer. « Elle avait fait parvenir une vidéo super sympa ». Il n’est pas vraiment surprenant que Greg soit afficionado de Psycho. « J’ai un problème avec mon image dû à de nombreux changements physiques. Les troubles alimentaires ont eu raison de moi. On me prend peut-être pour quelqu’un de narcissique : c’est tout l’inverse. J’ai un énorme besoin de gagner en confiance. Raconter mon histoire à la télé m’en a beaucoup libéré, en partie. La phobie scolaire, mes excès de fumeurs… tout ça pour avoir une voix plus grave. Au final, c’est le travail et la persévérance qui m’ont permis de trouver enfin ma voix ». Ainsi que sa voie ? « Je suis convaincu que j’ai beaucoup de choses à faire dans ce métier. Mais le contexte actuel, y compris au-delà de la radio, ne facilite pas la projection, même à court terme. Mon challenge aujourd’hui à NTI est d’être à la hauteur de la confiance qui m’est accordée ».

Né à Sainte Pexine, Greg habite la Roche sur Yon depuis une dizaine d’années. « J’habite en périphérie, tout près de la nature. J’ai besoin de solitude et j’aime partir marcher au moins une heure, sans savoir où je vais. J’ai besoin aussi de mes animaux : mon petit bouledogue, les chats, et puis quand le temps me le permet, j’aime allez voir les chevaux chez mon père. J’aime être face à face avec un cheval ». Je suis remonté pour la première fois depuis mon accident cet été, j’ai vécu une renaissance! Le micro n’est jamais très loin. « Tous les jours je joue avec ma voix. Je me demande parfois si ce n’est pas un toc ». Le contexte ambiant le verrait presque se hérisser. « Moi qui n’ai jamais trop fauté, je suis aujourd’hui dans une forme de colère. La politique, je trouvais ça intéressant à une époque. Aujourd’hui, je ne peux plus ».

Son environnement proche est son rempart. « Je suis à nouveau en couple. Dans mon tout petit village, à la Rivarnière, j’étais entouré de mes parents, grands-parents et arrière-grands-parents. J’étais souvent dans l’atelier d’ébénisterie de mon pépé Louis ; je lui ai emprunté son prénom pour mon ‘blaze’ Greg Louis. Il m’aide à diffuser les bonnes ondes. Je suis aussi très présent sur les réseaux sociaux. On y retrouve mes passions, du sourire et de l’amour, mais aussi parfois quelques coups de gueule ! Ce n’est pas du narcissisme ; c’est pour moi une forme de thérapie ».