La médiation animale est basée sur l’attrait que l’animal exerce auprès des personnes et sur sa capacité à les stimuler. Cette activité appelée zoothérapie est encore balbutiante. Elle occupe Jérémie sur un temps partiel de 20%. Touché par le handicap dans son environnement proche, il a fait le choix de devenir aide-médico psychologique.
Il passe d’abord un bac dans le milieu agricole. « Assez jeune, j’ai accompagné bénévolement des séjours adaptés pour personnes handicapées. Cela m’a plu au point de changer d’orientation ». Il entreprend une formation d’un an et demi. Dès qu’il a un moment pour lui, il retrouve ses chiens. « Cette passion pour les animaux, je l’ai depuis toujours. Peut-être en lien avec mon milieu agricole ? ». Une passion qui n’est pas seulement une distraction. « J’ai découvert la médiation animale il y a 13 ans. En France, c’était les prémices, alors je suis allé au Québec, bien plus avancé, pour me former. Dans mon travail auprès des enfants handicapés, je mène des actions autour de la médiation animale ». Jérémie travaille à l’Institut Médico Educatif des Herbiers.
Il savoure des résultats parfois spectaculaires. « Je me souviens d’une dame âgée, fermée et même agressive dans certaines situations. Au départ, elle ne voulait même pas caresser le chien, puis elle a pris la brosse…Soudainement, elle s’est mise à parler, évoquant le chien qu’elle avait dans son enfance. Elle a terminé la séance apaisée, en me remerciant. Je l’ai revue plusieurs fois ». Un exemple parmi d’autres. Outre ses trois chiens (2 golden retriever et 1 caniche), Jérémie pratique la médiation avec des lapins, cochons d’inde, et même une tourterelle qu’il a apprivoisée. Il aimerait travailler davantage la médiation animale. « Dans le social comme ailleurs, les chiffres l’emportent trop souvent sur l’humain ».
Jérémie assure du bénévolat à l’épicerie associative du village. « J’assure une ou deux permanences par mois. Je ne vis pas ça comme une contrainte. Cela amène des rencontres intergénérations qui m’ont permis de mieux connaître les gens du village. Quand je les croisais, on se saluait ; là, on discute davantage. Cette épicerie est une belle illustration du vivre ensemble. J’y ai cru dès le départ ».
Proche de la nature, il s’inquiète des menaces qui pèsent sur l’environnement, même si la capacité d’adaptation de la nature le surprend. « Il y a toujours de l’espoir. Je fais attention à mon échelle. Je suis un peu colibri en apportant ma petite goutte d’eau ». L’intolérance progresse à ses yeux. « On s’agace vite, souvent pour des bricoles. On a tout pour bien faire…Dans la société c’est la même chose. On se tracasse de choses futiles. Les intérêts personnels prennent le dessus, le collectif s’effrite ». Il déplore que la solidarité apparaisse dans les situations difficiles et qu’elle se délite lorsque les choses s’améliorent. « C’est malheureusement vrai dans beaucoup de situation, au travail comme dans la vie courante ».
Son moment de détente incontournable c’est d’aller promener ses chiens chaque jour, dans le Bois des Jarries ou dans les environs. « J’aime bien lire également et je fais du théâtre à Saint Paul. C’est bon pour la confiance en soi, qui au passage, devrait être enseignée à l’école. Je m’autorise des choses sur scène que je ne ferais pas autrement. J’aime faire rire les gens en les imitant ».
Ses sources d’inspiration ne manquent pas. « Brassens se détache peut-être du lot avec des paroles toujours bien senties ? ». Il cite également un grand oncle, prêtre ouvrier. « Dans beaucoup de situations, y compris les plus difficiles, il disait toujours : où est l’homme ? Il n’était pas dans le jugement précipité. Au contraire, il cherchait la part d’humanité dans chaque geste. Il avait des vraies convictions de partage, toujours tourné vers son prochain ».
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