Depuis quelques années, la commune de Saint Mars était dépourvue de commerces de proximité. Une situation non isolée mais non recevable pour bon nombre de marsiréorthais. L’idée d’une épicerie associative est évoquée ; une première en Vendée. La solidarité s’est mise à l’œuvre. Anne qui était passée par quelques grandes enseignes de bricolage, avait comme d’autres, son expérience à partager. Elle s’est engagée immédiatement dans le projet. Cette ancienne salariée du Puy du fou où elle exerçait comme peintre en bâtiment (son métier premier), envisage devenir naturopathe.

Depuis que l’épicerie est lancée, Anne a changé de lieu de résidence, mais elle reste attachée à cette histoire. « Une première réunion initiée par la commune a eu lieu en mai 2017. Le soir-même, je m’engageais dans cette belle aventure associative ». Ils sont dix-sept à relever le challenge comme elle ce soir-là, chacun proposant ses compétences. « Les tâches ont été réparties ; En tant que membre du bureau à l’époque, je me suis occupée de la caisse, donné mon point de vue sur les agencements, et bien sûr j’ai participé à la remise en peinture du local ». Les bénévoles arrivent petit à petit, pour tenir leur permanence. « Nous sommes un peu plus de 60 il me semble. L’épicerie est ouverte tous les matins excepté le lundi ainsi que le vendredi après-midi. Nous assurons des rotations de deux heures environ ». Anne retrouve le contact client qu’elle appréciait dans le commerce. « Ici, c’est devenu un peu le cœur du village. Derrière le service apporté aux habitants, il y a un état d’esprit, une éthique avec une belle solidarité. On met en avant les produits locaux. La proximité s’exerce à tous les niveaux ». Une belle aventure, opérationnelle depuis un peu plus de quatre ans désormais.

La relation humaine est comme une boussole dans la vie de Anne. « J’y crois fortement ». Elle s’apprête à prendre un virage dans sa vie professionnelle. « L’an dernier, j’ai dû subir une opération de l’épaule. Une situation qui m’a obligée à me poser, à réfléchir. Même avant cette intervention je me posais pas mal de questions ; je lisais autour du développement personnel. C’est d’ailleurs comme ça que je me suis soignée ; j’ai découvert la naturopathie en l’appliquant à moi-même ». Une thérapie basée sur une philosophie, une science et un art de vivre, penser et de devenir acteur de sa santé à l’aide de moyens naturels. « Pour moi ça a été une révélation. Je souhaite partager cette expérience. Je viens juste de débuter une formation qui au bas mot durera entre un à deux ans. J’espère m’installer courant 2023 ».

Anne ne perd pas son sourire vis-à-vis de la morosité ambiante. « Pour moi, nous vivons une phase de transition qui nous amènera vers des jours meilleurs. L’histoire est parsemée d’épisodes comme celui que nous vivons ». Elle s’interroge sur l’efficacité des décideurs. « Il y a une vraie déconnexion entre le discours politique et la réalité du terrain ».

Avant de reprendre du service à la caisse, elle livre une citation de Gandhi. « Une phrase qui m’accompagne depuis que je me suis retrouvée en arrêt de travail : Le secret du bonheur, c’est l’alignement entre ce que vous pensez, ce que vous dites, et ce que vous faites ».