Le golf des Alouettes et Ronan Le Gac ont dépoussiéré l’image élitiste du golf, l’ont rendu accessible, de la pratique loisir à la compétition. Ce parisien, désormais angevin, consacre sa vie à cet enseignement sportif. Un métier qu’il voulait faire depuis l’âge de 14 ans, le jour où justement il a compris que la pratique du golf n’était pas l’apanage d’une élite.
Déjà son père pratiquait ce sport. « Il m’a emmené un jour à la fête de l’école de golf de Chatou, en région parisienne. Entre deux bras de Seine, l’endroit était magnifique, il faisait beau et l’ambiance festive. Du coup, moi qui étais réservé sur ce sport, je me suis dit : ça peut être cool ». Pour devenir pro et accéder à l’école, Ronan doit mettre un peu d’argent de côté. « Je suis barman la nuit et je reste dix ans sans toucher un club, mais je gardais en tête la perspective du golf en sachant que j’y reviendrais. Je voulais aussi profiter de ma jeunesse ». À cette époque-là, il pratique le rugby. « J’ai failli passer pro en rugby à 13, mais un problème au genou en a décidé autrement ». Une discipline pas si éloignée du golf. « La trajectoire, la prise en compte du vent… le geste de la passe est semblable à 80 % à celle du golf ».
« À 26 ans, j’ai troqué mon job de barman de nuit en celui de barman de jour au golf. Entre deux clients, je tapais jusqu’à 10 seaux de balles par jour ». Il s’attache les services d’un pro, Pierre-Jean MORICE lui transmet sa passion. « En trois mois, j’atteins mon objectif de niveau de jeu pour pouvoir passer les tests de sélection auprès de la FFG . J’ai obtenu mon ticket d’entrée à l’école fédérale de Paris au golf national pour devenir pro à mon tour ». Ses gestes de rugbyman font de lui un bon frappeur. « J’ai été sélectionné en équipe de France en long drive. Je termine 20ème au championnat du monde de match play en Suède 2012. J’ai codétenu un temps le record de France à 386 mètres ». En Suède, il se retrouve nez à nez avec Joe Miller, le champion du monde. « C’était en match play, l’un contre l’autre. Un beau condensé d’émotions devant plus de 300 personnes ».
Un vécu de joueur qui consolide les bases de son enseignement. « Ici aux Herbiers, j’ai envie que chacun trouve son golf. Il y a un tiers des joueurs qui viennent pour le plaisir et évoluer dans un bel endroit au grand air, un autre tiers qui mêle ce plaisir à la compétition, un dernier tiers tourné vers la compétition ». Il adapte au mieux son discours selon la morphologie et l’expérience de l’apprenant. « Cela va du grand sec au petit trapu, du costaud bodybuildé à une personne plus frêle. Tout le monde doit arriver au meilleur résultat ». Il ne manque pas de louer les vertus de son sport favori à travers son propre exemple. « Moi qui fonctionne à l’instinct, le golf a vraiment canalisé mon énergie. Pour développer un beau swing, cela demande concentration et une gestion de la puissance ».
Ce pro de golf a une autre passion : sa famille. « J’ai 3 enfants de 5, 8 et 13 ans que je vais chercher chaque soir à la sortie de l’école. Je veux être présent à leur côté, leur apprendre des règles de vie. Je pratique le tennis ou la piscine avec eux. J’ai aussi la chance d’avoir une femme golfeuse. Il y a souvent un golf à proximité de nos lieux de vacances ».
Comme un mixte entre la campagne et la capitale, Ronan a choisi Angers pour s’établir avec sa famille. « Partir de Paris à 33 ans, c’est une vraie étape, un choix de vie pour un rythme différent qui offre du temps pour faire les choses ». Son grand bol d’air journalier, c’est aux Herbiers. « À part le premier confinement, on n’a jamais fermé. Nous nous sommes rapprochés des sports de plein air pour parler d’une seule voix auprès des autorités ».
« Je dois avoir une bonne petite étoile qui me suit ! Je n’ai pas de regrets sur les choix que j’ai eu à faire dans ma vie » conclut-il, lui qui depuis 15 ans (dont 5 ans aux Alouettes), transmet sa passion du golf aux jeunes et aux moins jeunes.
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