Skander nait en Tunisie l’année où les Barjots décrochent leur premier titre mondial. Depuis, l’équipe de France voit son palmarès s’étoffer et devient la nation phare du handball. Pas surprenant que l’ambitieux Skander, né en Tunisie, ait rejoint un club français, le PVHB de Pouzauges où depuis 3 ans il défend les cages. Son CV est déjà éloquent. Il a encore quelques années pour y ajouter des titres.

Originaire du nord de la Tunisie, Skander débute le hand à l’âge de 10 ans, dans le sillage de ses deux frères. « Un jour j’ai remplacé le gardien et j’ai fait tous les arrêts. Du coup, l’entraîneur m’a dit : ‘ta place est là’ ». Il est vite repéré et rejoint la sélection nationale : Championnats du monde U19 et U21 avec l’équipe nationale de Tunisie, deux coupes d’Afrique. « J’étais le 4ème gardien mondial en U19 à Budapest ». À 18 ans il signait son premier contrat professionnel à l’Espérance de Tunis, l’équipe phare du pays. « J’ai eu la chance de jouer le championnat du monde des clubs avec eux. Je me souviens des rencontres contre le PSG ou Barcelone, deux défaites ».  À l’Espérance de Tunis, il ne joue pas autant qu’il veut. « J’ai vu que le club de Pouzauges cherchait un gardien. J’ai eu envie de me jauger dans le championnat français ».

Skander arrive dans le bocage vendéen en 2019. « Le club était en Nationale 3 ; depuis on a fait 2 montées ». Le PVHB joue aujourd’hui au plus haut niveau français amateur. « Je suis très bien intégré dans ce club. Peut-être un jour je partirai ? Seulement si ça répond à la possibilité de progresser pour moi ». Il s’adapte facilement à son nouvel environnement. « Même si parfois je sens un regard un peu interrogatif sur moi, l’étranger tunisien. Au fil du temps, cela se passe très bien avec les parents des enfants que j’entraîne. Avec les supporters aussi. Je les croise dans la rue ou en faisant les courses ; c’est sympa ». Au passage, il remercie Jamel qui l’a aidé à son arrivée. « Il était comme un frère pour moi. Je suis également reconnaissant au club qui a tout fait pour que je sois bien ici, les présidents, les joueurs, les bénévoles… ». Il apprécie également des équipements de qualité par rapport à ce qu’il a connu auparavant.

Bien évidemment, sa famille lui manque. « J’ai aussi beaucoup d’amis en Tunisie, grâce au hand, mais également en dehors. Je reste en contact avec eux, à distance. Ce n’est pas pareil ». La nourriture est différente. « Alors je cuisine, avec ma copine ». Il redit le sens de la famille pour lui. « J’ai perdu mon papa en mars dernier. C’est à ce moment-là qu’on a compris qu’on était vraiment une famille soudée, une super famille. Ce sont ces mêmes valeurs que j’ai envie de transmettre le jour où j’aurai des enfants ». Depuis quelques mois il vit avec Clémence. « Se sentir aimé me rend heureux. Ne pas être seul. C’est très important dans ma vie ».

Il n’est pas rare que le week-end soit totalement consacré au hand. « Je peux passer 6 ou 7 heures à la salle, avec l’entrainement des jeunes ». Alors de temps en temps, il aime bien respirer un autre air. « J’aime bien être tranquille, être dans mon canapé devant une série ou regarder un film avec ma copine ». Mais sa passion du hand reprend vite le dessus. « On vient de subir quatre défaites avant de renouer avec la victoire ce samedi. Ça m’a vraiment rendu malheureux et ça a mis le doute dans l’équipe ». Et d’ajouter : « Pour moi, le hand je ne peux pas le vivre autrement qu’à fond. Je veux rester comme ça jusqu’à la fin de ma carrière. J’adore ce sport ».

Son mot de conclusion, il le destine à sa famille. « Ma mère et mes frères, ainsi que tous ceux qui m’ont permis d’en arriver là. C’est dur d’être un joueur de haut niveau. Les savoir avec moi est très important ». À 26 ans, Skander a de beaux jours pour réaliser ses plus belles ambitions.