Bénévole lors de la saison 2018 à Poupet, Charline est passée de l’autre côté du rideau. Elle est régisseuse sur la tournée d’Alain Souchon. « Avec l’artiste, il y a certes un lien de travail, mais le relationnel et le rapport humain occupent toute leur place, avec l’ensemble de l’équipe ». Elle porte un regard plutôt flatteur sur le festival de Poupet. « J’en parlais tout à l’heure avec le régisseur de Maxime le Forestier. On s’accordait à dire qu’ici ce n’est pas comme ailleurs ».
Comme beaucoup, le monde du spectacle fascine Charline. « Petite, je voulais percer dans la danse que j’ai pratiquée durant des années. Mes parents qui sont enseignants ne m’ont pas caché les efforts que cela supposait, les contraintes sport-études… Du coup, je vis ce rêve un peu par procuration en faisant ce métier aujourd’hui ».
La tournée des festivals cet été est sa première vraie tournée. « On est parti fin juin pour près de trois mois et on enchaîne deux à trois dates par semaine. Ce n’est pas reposant ; on est toujours avec sa valise. Ça laisse malgré tout de bons moments où on se retrouve ensemble sans être toujours dans le rush. C’est plaisant ». Charline ne sillonne pas la France en Tour-bus. « Dans l’équipe, il y en a qui ne savent pas où ils se réveillent le matin. Moi au contraire, en charge de la logistique, je dois savoir en permanence où on est, donner des repères à toute l’équipe ». Avec Kassav, Charline a eu l’occasion de tourner à l’étranger. « Les Antilles ou la Côte d’Ivoire, c’est plaisant, non ?».
Après plus d’un an où le son était en sourdine, Charline savoure doublement tout ce qui se présente aujourd’hui. « Surtout qu’on ne sait pas ce qui nous attend ! Pendant la période du confinement, l’équipe restait en contact. Alain Souchon appelait chaque membre pour prendre des nouvelles. C’est quelqu’un qui considère les gens avec qui il travaille. Il s’intéresse, il est curieux ; c’est plaisant ».
Charline s’interroge parfois sur la place des femmes dans le showbiz. « Comme ailleurs, on n’échappe pas à des remarques un peu sexistes. Mais les choses évoluent, il me semble. Moi je suis carrée dans mon job. C’est ainsi qu’on peut s’affirmer. Je ne tolère pas que la ligne rouge soit dépassée ».
Cette vie de bohème est-elle compatible avec une vie de famille ? « Cela suppose des choix réfléchis. Certaines y parviennent très bien ».
Charline a été bénévole sur le festival en 2018. « J’ai candidaté ici à l’aveuglette. Comme bénévole dans l’équipe de soutien. Le premier jour, je me suis vraiment demandé ce que je venais faire ici, si j’allais trouver ma place. Puis l’équipe m’a prise sous son aile avec beaucoup de bienveillance. Tout le monde est considéré ici, de l’agent au parking à ceux qui tiennent la caméra, sans hiérarchie. Je n’ai pas retrouvé ça ailleurs ».
Au final, chacun, à sa place, permet au spectateur de sortir du concert avec des étoiles dans les yeux. « Il faut vivre le moment présent plus que jamais ! Se rassembler, chanter, danser, se prendre dans les bras. L’être humain a besoin de rêver. Je me nourris des sourires que j’aperçois chaque soir ».
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