En me promenant dans le village de Saint Julien des Landes, je rencontre Ciara qui photographie l’église. Elle est irlandaise et travaille au camping ‘La Garangeoire’ qui accueille une importante clientèle étrangère. La conversation n’est pas si simple, ponctuée de beaucoup de rires. La technologie permet de surmonter facilement la barrière de la langue. Pas besoin de traducteur pour comprendre que Ciara est heureuse de passer sa saison estivale en Vendée.
Elle connaît la Vendée depuis qu’elle a neuf ans pour y venir régulièrement en vacances. Pour la première fois cette année, elle va y travailler. « C’est très différent de la vie dublinoise à laquelle je suis habituée. J’apprécie ici le sentiment de fierté que les habitants ont vis-à-vis de leur identité vendéenne. Je m’intéresse beaucoup à ça. J’aime aussi les beaux bâtiments et les églises, j’adore la nourriture. Quand je peux, je fais du surf aux Sables d’Olonne ». Les paysages de Vendée, les champs, lui rappellent l’Irlande.
Elle fait sa saison au camping La Garangeoire où elle fait de l’animation, mais elle pourrait aussi en assurer la promotion. « Les propriétaires sont merveilleux et ils se soucient profondément de leurs clients. Ma famille aime venir ici chaque année. L’environnement est génial ; l’ambiance est conviviale pour travailler, surtout pour moi qui ne suis pas française ». Ciara y fait de l’animation pour les enfants. « Du paddle, du foot, du basket, du ping-pong… beaucoup de sport et quelques activités récréatives comme le dessin. Nous sommes une quinzaine d’employés irlandais ou anglais qui travaillons ici, en raison de la clientèle internationale qui fréquente le camping ».
Ciara souhaite devenir professeure des écoles. « J’étudie l’enseignement pour l’école primaire à l’université de Dublin. Je suis en deuxième année. Le Covid a perturbé les cours, mais il m’a aussi donné l’occasion de travailler comme enseignante suppléante ». Particulièrement sensible à l’environnement, elle n’a pas manqué de partager ses inquiétudes environnementales avec les jeunes. « C’est un enjeu majeur qui nécessite de sensibiliser les enfants très tôt ».
L’influence des réseaux sociaux est aussi importante en Irlande qu’en France, avec les avantages et les travers. « La rapidité avec laquelle certaines idées affreuses circulent constitue une énorme menace pour les jeunes, directement influencés par ce qu’ils voient en ligne. Je suis stupéfaite de ce que j’entends dans ma classe parfois, et je m’inquiète de la façon dont cette désinformation continue à être partagée. Cet aspect des réseaux est très préoccupant ».
Sa maman est originaire de l’Irlande du Nord, région qui a connu d’importants troubles à la fin du XXème siècle. « J’ai reçu une éducation catholique, que ce soit à la maison ou à l’école. Aujourd’hui, je crois davantage au bien des gens, à la façon dont ils se comportent avec les autres. Nous n’avons qu’une vie. Nous devons utiliser au mieux nos capacités pour améliorer la vie de ceux qui nous entourent ».
La relation à l’autre est au cœur de ses attentions. « Ce que vous faites ressentir aux gens est important. Malgré la barrière linguistique, je me sens bien accueillie, acceptée par les gens avec qui je travaille. Je me sens bien dans ma peau ici. Vous voyez quand les gens font des efforts à votre égard. Dans un monde si cruel, ces petits efforts sont importants. Ils contribuent à améliorer notre maison la Terre, ainsi que les relations avec ses habitants ».
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