Ce métier exercé autrefois sous le manteau a désormais pignon sur rue. Les magnétiseurs, connus également sous les termes ‘rebouteux’ ou ‘guérisseurs’, rentrent aujourd’hui dans la catégorie des praticiens en soins énergétiques. Le magnétisme se transmet le plus souvent en famille, d’une génération à l’autre. Longtemps, Sophie a ignoré le potentiel énergétique qu’elle détenait. Elle en parle avec délicatesse.
Hypersensible depuis toute petite, elle est vite confrontée aux épreuves de la vie. « J’avais 3 ans lorsque mon papa est décédé. Malgré mon tout jeune âge, je conserve des souvenirs de lui, des visions, un moment suspendu ; c’est à peine croyable, comme si déjà je savais que ce moment était précieux et que je devais l’intégrer pour toujours. Par la suite, j’ai grandi dans une famille recomposée, formidable ; jusqu’à l’âge de 10 ans, je souffrais d’une certaine timidité. J’éprouvais beaucoup de mal à sortir de ma bulle, à parler aux autres ».
Le travail en restauration l’obligera à aller au-devant des gens. « J’ai dû me faire violence, mais rapidement j’ai vu que le service, l’attention à l’autre, étaient une évidence, une thérapie extraordinaire. Ça a été un déclencheur ; je me suis révélée à ce moment-là ». Sophie fera du service en salle durant une vingtaine d’années, à la Roche sur Yon et à Montaigu. En son for intérieur, elle ressent des choses qu’elle a du mal à expliquer. « J’avais une autre mission à exercer ». Elle abandonne la restauration. « Un crève-cœur. J’ai repris des études pour devenir assistante commerciale, et patatras, je me suis à nouveau enfermée dans ma bulle, comme si je n’étais pas au bon endroit, au bon moment ». Jusqu’au jour où elle rencontre Marlène par l’entremise d’une amie commune. « C’est elle qui m’a aidée à comprendre ce potentiel énergétique qui coulait dans mes veines, sans que je le mesure auparavant ».
Elle se rapproche alors de ses grands-parents paternels. « Je découvre que cette énergie coule en l’un d’eux. J’avais trouvé la clé. C’est ainsi que je suis arrivée à exercer ce métier aujourd’hui. Avec le recul, je peux dire que les épreuves que j’ai endurées m’ont été nécessaires ; ce sont parfois de lourds cadeaux déguisés de l’univers ». Après sa formation, elle intègre une agence de travail temporaire. « Ce sera révélateur, comme une continuité dans mon cheminement personnel. Les divers échanges avec ce nouveau public m’ont permis de réveiller l’ensemble de mes capacités énergétiques, comme si tout s’alignait enfin ». Elle ouvre son cabinet en mars 2020.
Consciente de son potentiel, Sophie s’est protégée par diverses formations. Elle a beaucoup lu, se rapprochant toujours de personnes ressources pour maîtriser encore plus cette énergie. « Au départ, je n’échappais pas à l’étiquette de sauveuse, étiquette que je me suis moi-même imposée… Non, je ne suis pas magicienne. Je réalise une partie du travail ; le reste est entre les mains du patient qui doit être prêt à vouloir débuter cette thérapie. C’est bien là la clé des plus belles libérations ». Une pratique qui pour beaucoup demeure mystérieuse. « Je ressens les énergies du patient. Je pose les mots précis sur l’origine de ses blocages. Le soin me permet de voyager en mon patient afin de le délester de ses blessures, de ses plaies, afin de générer un mieux-être. Pour la guidance, j’entre en contact avec ses guides. Je canalise les messages afin de les retranscrire. J’accompagne chaque consultant sur son bon chemin lumineux ». Elle se considère comme une passeuse entre le monde céleste et le monde terrestre. « Je retranscris simplement un message. Après, chaque patient garde son libre arbitre. Les gens restent acteurs de leur propre vie ».
Elle respecte la médecine générale. « Je propose juste un accompagnement qui peut apaiser et compléter une autre thérapie. La médecine traditionnelle a ses résultats probants. Le soin avec les énergies et les plantes ont aussi fait leurs preuves depuis longtemps. Il y a une plus grande ouverture d’esprit aujourd’hui ». Dans son cabinet, la consultation dure environ 1h30. « Je reçois en consultation en présence ou à distance. J’ai des patients au Canada, en Polynésie. Il n’y a pas de frontières dans les énergies. Quand cette prise de contact a eu lieu, je l’accompagne pendant 21 jours. C’est le temps de la régénération cellulaire naturelle. Je suis très présente pour toutes les personnes qui ont besoin, même après cette période de libération, pour un questionnement, un ressenti, une douleur… ».
Une pratique qui lui puise beaucoup d’énergie. « Après chaque soin, je me reconnecte à la nature, c’est essentiel et vital. Je pratique aussi la sylvothérapie (les câlins aux arbres). L’élément de l’eau est également nécessaire à mon équilibre. Je pratique aussi la méditation ».
Ne craint-elle pas d’apparaître pour une extra-terrestre ou quelqu’un de perché ? « J’ai eu une vie cartésienne avant d’exercer ce métier. Cela rassure beaucoup les patients et les personnes que je rencontre. Je suis juste une personne ‘ressource’ pour des gens confrontés à des problématiques, des blocages physiques, émotionnels ou spirituels. Il y a les personnes qui foncent, avancent au détriment de leur corps qui parfois les alerte. Et il y a tous ceux qui prennent le temps de se poser et travailler l’introspection, ceux qui souvent déplorent la perte des valeurs humaines dans leur environnement, la pression, le stress… Le confinement a été l’occasion pour un certain nombre de se poser les vraies questions. Ils ont osé s’écouter, prendre ce temps pour se demander : Comment je vais ? Est-ce que je suis en accord avec moi-même ? ».
Depuis mai 2020, elle exerce aux Essarts, à la Fabrik 3.0, après avoir débuté à son domicile du Poiré. « J’exerce dans le cabinet où Marlène exerçait auparavant. Là encore, une belle continuité ». Sa peur du début de carrière était que ce flux énergétique s’arrête ou que son agenda soit vide. « Avec le recul, j’ai envie de remercier toutes ces personnes qui sont venues, qui m’ont permis de vivre ma mission de vie ». Mariée depuis 23 ans, elle a deux enfants. « Mon mari est mon plus précieux allié. Il m’a toujours encouragée et de jolis projets communs se dessinent. Je sais que l’histoire se poursuivra car mon fils est porteur de cette magnifique énergie de guérison, un cadeau précieux là encore ».
Quand elle a un petit coup de moins bien, c’est auprès d’eux qu’elle se ressource. Elle se nourrit également beaucoup de tout ce que ses patients lui apportent au quotidien. « Je sollicite mes guides, mes âmes bienveillantes, l’univers tous les jours. Je suis là pour relayer ce que je reçois de mes ancêtres avec respect. Je travaille avec l’énergie du cœur ; c’est bien là la clé certainement ».
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