Depuis tout petit, Simon est bien dans son assiette. Après avoir fait son expérience dans de belles enseignes, il revient à une cuisine plus simple, toujours avec le souci du produit de qualité, en cogérance cette fois-ci et avec un concept nouveau autour du repas à emporter.

Le Boisniard, la Gétière, la Barbinière… autant de bonnes tables réputées dans le bocage où Simon, dès l’âge de 15 ans, a fait ses armes. Lui qui aime voyager fera les saisons, à la Plagne ou en Corse. Avant de s’expatrier vers Londres, chez Robuchon puis dans un club select de la capitale anglaise. « Olivier Limousin de St Fulgent a été chef de cuisine chez Robuchon à Londres. La haute gastronomie m’a permis de découvrir des produits que je n’avais jamais pu travailler. Là on nous apprend à respecter le produit, ce qui n’est pas toujours simple à faire ». L’ambiance est sympa. « C’est un restaurant où on se sent très bien. On peut y venir en basket ou en T-shirt ».

La période londonienne d’environ sept ans sera marquée par une pause de quelques mois en France. « Londres me manquait. J’y suis retourné en travaillant dans un club sélect, Loulou’s club à Hertford Street, avec des anciens de chez Robuchon. Ce sont des endroits prisés par des personnalités qui veulent manger qualitativement et simplement. J’ai eu l’occasion de faire à manger pour Catherine Deneuve, le Prince William, Sarkozy, Karl Lagerfeld pour n’en citer que quelques-uns ».

A Londres, Simon apprécie une ville cosmopolite. « J’ai bossé avec des Italiens, des Grecs, des Colombiens… Une superbe occasion de travailler les langues étrangères. La vie culturelle, musicale notamment, est particulièrement riche. Quel que soit le jour de congé, on savait qu’on n’allait pas s’ennuyer. Ce qui est moins vrai en France quand tu es en congé le mardi par exemple ». Il aime l’ambiance des pubs. « Me débrouiller seul à Londres, ça a été ma première grande aventure. C’est aussi là-bas que j’ai rencontré Mathilde, une jeune auboise qui est aujourd’hui ma compagne ».

Jusqu’au moment où c’est un peu l’overdose avec le grouillement incessant de la ville. Retour sur Paris, puis à Saint Laurent-sur-Sèvre, tout près de son village d’origine : Chambretaud. La petite Julia naît il y a deux ans et demi. « Ça change la façon de voir les choses. J’essaie de ne pas me focaliser uniquement sur mon travail… Encore qu’en ce moment… »

Depuis plusieurs mois, Simon s’est rapproché de Claire, une amie de son frère, qui s’est reconvertie de kiné libérale en restauratrice. « Au départ, je me situais plus comme le gars qui apportait ses conseils. Puis l’idée novatrice du repas et du bocal à emporter m’a vraiment plu, avec des clients très différents. Le projet remonte bien avant le confinement. C’est juste le constat qu’il y a des gens qui veulent manger sur le pouce autre chose qu’un sandwich ». L’ouverture est aussi récente que prometteuse. « Certains des premiers clients sont venus avec des fleurs, comme s’ils portaient le projet avec nous ».

Simon est plutôt du côté des gens optimistes. « Pour entreprendre il faut l’être ». Il s’interroge malgré tout sur la société. « Je ne suis pas sûr qu’on mesure encore les conséquences économiques de la pandémie ». Plus largement, il pense aussi à l’avenir de sa petite. « On se demande parfois dans quel monde on l’a mise. ». À son échelle, il respecte quelques règles. « Nous faisons une restauration simple, avec des produits locaux et bios chaque fois que c’est possible. Je sais comment travaille le producteur qui nous approvisionne ». Il sait que son projet suscite de la curiosité. « Olivier, l’ancien chef de chez Robuchon a suivi mon projet. J’ai discuté avec lui il y a quelques jours. Ça fait plaisir ».

Entreprendre reste un casse-tête. « Déjà que je dors peu, je me mets beaucoup de pression dans ce projet. Les premiers pas sont encourageants. Je pense à mes recettes : mes idées viennent souvent la nuit ».

Ses distractions ? « Euh… la cuisine ! J’aime bien sortir pour acheter deux ou trois trucs à cuisiner et faire à manger. Je m’occupe aussi de la petite. Et puis, je suis assez casanier. A l’occasion, je peux bouquiner un peu, voire aller au concert si on peut. J’ai tellement écouté de musique à Londres ».

@marceletrenee