Il vit le théâtre tout jeune, au sein de l’association créée par ses parents qui veulent dynamiser l’offre culturelle sur Le Bourget, histoire d’attirer les jeunes, par la musique ou le théâtre. Aux yeux d’Hugo, ce n‘était qu’un loisir, une distraction. Ce qui se faisait à Paris semblait inaccessible.
Après le lycée, il fait une licence d’anglais et espagnol. « Plus pour me donner bonne conscience, mais la Fac ce n’était pas mon truc. A part pour boire des coups. Je commence un Master en journalisme, me rends compte que ce n’est pas facile. Tant qu’à faire quelque chose de difficile, autant que ce soit quelque chose que j’aime profondément. Je suis entré à l’école de théâtre Claude Mathieu ».
Hugo a 20 ans lorsqu’il perd son père. « C’était un temps de plus rien, de vide. J’étais un peu perdu. Il y avait plus important que de connaître les facettes de la civilisation américaine. J’ai redoublé deux fois la Fac pour obtenir la licence. C’est moi qui me l’imposais, au cas où ». Heureusement, la scène n’est jamais très loin.
Ce qui le réjouit le plus c’est de faire rire les gens. « Ce qui ne m’empêche pas d’assurer des rôles sérieux. Avant le théâtre de texte, j’ai fait beaucoup d’impro et je continue. Nous faisons des matches, des compétitions entre différentes villes de France ». Une discipline qui nécessite beaucoup de travail pour toujours rebondir. « Imaginer ce qui va suivre, anticiper, c’est un gros travail mental. On peut se vautrer ; et quand ça passe c’est jouissif. C’est une vraie création personnelle, au sein d’une équipe. On se connait tous, on sait comment l’autre va réagir ». Hugo est également un adepte du stand-up. « Tu travailles un spectacle de quelques minutes que tu présentes en salle, un Comedy Club. Au final, tu ne garderas peut-être qu’une minute avec les effets qui percutent le plus. Tu recommences une nouvelle scène, et ainsi de suite ». L’exercice solitaire n’est pas si simple. « Il faut trouver un univers, un style, en restant soi-même. Tout ça se construit petit à petit ».
Depuis qu’il est ado, Hugo est fan des comiques qui évoluent en groupe. « J’ai regardé les Inconnus pendant très très longtemps. J’ai acheté beaucoup de DVD d’humoristes. Je décortiquais tout ». C’était encore l’époque des petits boulots où il regardait sa montre. « Mon métier est aujourd’hui une passion. Je me fiche complètement de l’heure ! ».
Hugo est en couple avec une comédienne. « Elle fait aussi de l’impro. Exercer le même métier provoque le risque d’en voir un partir de la maison quand l’autre arrive. Mais on a aussi des temps plus calmes qu’on savoure ensemble. Sans doute qu’avec des enfants ce sera plus contraignant ».
La période pré-électorale l’inquiète un peu. « Ça va raviver des crispations qu’on peut déjà ressentir. Les gens étaient énervés avant le COVID ; c’est pire depuis ». Il observe avec intérêt les nouveaux modes de vie. « Le néo ruralisme, le regain des choses simples, je trouve ça intéressant. C’est aussi ce que j’ai envie de défendre sur scène ou dans un festival de théâtre comme celui qu’on vient de monter en Bretagne, sans fioriture. Je crois dans la décentralisation, dans les initiatives locales ».
Ce créatif n’a pas le sentiment de bosser lorsqu’il cogite sur un projet. « Mon travail m’offre lui-même des moments d’évasion. Qu’est ce que je peux demander de plus ? Ah si, un bon moment entre potes ».
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