C’est dans les allées du concours départemental du Meilleur Apprenti de France que je rencontre Adeline. Elle est passée de l’autre côté de la barrière pour donner le coup de main à l’organisation, après avoir décroché l’or au concours national d’Albi en 2016. Elle apprécie que les métiers manuels soient mieux reconnus et que la peinture en bâtiment séduise de plus en plus de femmes.
Elle aime la couleur et tout ce qui relève du travail manuel. « Petite, j’aimais le dessin. J’ai fait des stages de peintre en bâtiment, un métier plutôt masculin. Personne ne m’y voyait, mais moi, ça me plaisait. J’ai poursuivi par un apprentissage avec à la clé le CAP et le BP. » Un métier réputé difficile car assez physique. « Oui, porter les sacs, c’est peut-être plus dur pour une femme. J’ai parfois eu des doutes, mais la confiance a toujours repris le dessus. » Adeline se réserve la peinture artistique comme divertissement. « Je ne l’ai jamais envisagé pour en faire un travail. »
Elle apprécie retrouver l’ambiance des concours. « On en a été privé pendant deux ans ; ça a coupé les relations alors que la préparation et le concours sont l’occasion d’un paquet de rencontres. C’était surtout dommage pour les jeunes qui veulent participer et donner le meilleur d’eux-mêmes. Il y a aussi ceux qui viennent pour voir, peut-être pour choisir leur future orientation ? » Elle qui a fait ce même concours en 2016 sait de quoi elle parle. « Sur le CV, c’est une ligne importante. »
Une ligne déterminante pour les entretiens de recrutement. « C’est un atout précieux pour l’emploi. Et ça contribue à faire parler des métiers manuels. Aujourd’hui, je suis salariée. Peut-être un jour, je volerai de mes propres ailes, mais la gestion et la paperasse me font peur. Mon prochain objectif, c’est de me lancer dans le concours du meilleur ouvrier de France. Il faut avoir 23 ans, alors je dois attendre un peu. Ce sera un challenge pour moi, quel que soit le résultat. »
Adeline n’est pas du genre à multiplier les activités en dehors de son travail. « J’aime aller au cinéma de temps en temps, et faire la fête avec mes amies. » Elle est plus loquace quand il s’agit de parler apprentissage. « Le concours du meilleur apprenti n’est pas obligatoire dans le cursus. C’est une démarche individuelle qui repose sur le volontariat. Personnellement, ça m’a beaucoup apporté. Et si je suis là aujourd’hui, c’est que je veux encourager les plus jeunes. »
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