Il fait partie de ceux qui ont tenté l’aventure entrepreneuriale quelques mois avant la Covid… Gaël pensait pouvoir vivre du monde du spectacle. Ses plans tombent à l’eau début 2020 ; mais pas sa détermination. Il rebondit quelques mois plus tard en reprenant une activité d’assistant administratif externe, et depuis juillet dernier, il est devenu directeur général d’un espace de coworking.

Gaël a grandi à Pouzauges, là où ses parents se sont installés pour le travail après avoir habité à Jard sur Mer. « J’ai fait un BEP et un bac pro de maintenance des systèmes mécaniques automatisés, pas par conviction. J’ai poursuivi par un BTS d’automaticien et j’ai commencé à travailler au bureau d’études Fleury Michon ». Quelques mois seulement. « J’apprends par une amie ambulancière que ses patrons recherchent quelqu’un. Je m’y sentais mieux qu’enfermé dans un bureau. J’ai alors passé tous les examens, de la carte taxi au diplôme d’ambulancier DEA. Je suis resté 10 ans dans cette entreprise avant une nouvelle aventure de 8 ans chez plusieurs autres ambulanciers ».

En plus des formations professionnelles, Gaël se forme à l’assistance vétérinaire. « Je suis passionné d’animaux. J’ai fait des stages chez une montreuse d’ours à Mouchamps ; le virus m’a gagné. Je bossais comme ambulancier, et dès que je pouvais m’échapper, durant les vacances ou pendant mes congés, j’intervenais dans les spectacles de rue avec Sonia ». Une expérience qui se prolonge par des aventures cinématographiques. « Je me souviens d’un tournage de 5 jours pour un documentaire TV sur le loup, en Haute-Savoie. On dormait en yourte, tout là-haut. Je revois le chien loup s’endormir naturellement sur un pic rocheux au coucher du soleil… le plan non prévu, tellement beau ! ».

Et si de cette passion Gaël en faisait son métier ? « C’était bien mon intention. La Covid en a décidé autrement. Avec le recul, je ne suis pas mécontent de garder ce domaine comme une passion, et non comme un métier ». Parce que dans l’intervalle la chance lui a plutôt souri. « J’ai repris mes activités d’assistant administratif pour des particuliers, dans le milieu du spectacle notamment où les artistes sont parfois rebutés par la gestion RH. C’est comme ça que je suis revenu à la Fabrik 3.0 où j’ai installé mon entreprise, et où j’ai retrouvé Aurélie sa dirigeante et travaillé pour elle. Quelques mois plus tard, elle me propose de m’associer et de prendre la direction conjointement de l’entreprise. C’est ce que je fais depuis juillet 2021, toujours avec mon job d’assistant, principalement dans les démarches et la gestion administrative quotidienne d’auto-entrepreneur, de petites et moyennes structures. Et puis de temps à autre, mes anciens patrons ambulanciers m’appellent pour faire tourner leur boîte quand ils partent en vacances. Je le fais avec plaisir. ».

Un contre-exemple en somme dans ce contexte plutôt morose. « La vie est une adaptation perpétuelle. J’espère même que les gens deviendront moins égoïstes après la pandémie. On aura besoin de se serrer les coudes. Je pense aussi que dans le milieu du spectacle, il y a un fort besoin de retrouver les bonnes habitudes culturelles. C’est indispensable, plus que jamais, pour retrouver de l’énergie et une véritable vie sociale ».

Lui se considère plutôt introverti. « Je peux avoir des baisses de régimes comme tout le monde. J’ai la chance d’avoir un environnement porteur. Je compte aussi sur mes ressources personnelles ; sans doute les plus efficaces ».

Pour lui, l’environnement n’est pas une fin à lui seul. « J’ai vu ces jours-ci un reportage sur le lithium et le cobalt nécessaires pour les batteries des véhicules électriques. Il est où le respect humain quand on sait que ce sont des enfants qui travaillent sur les mines ? La priorité des priorités, c’est d’abord de respecter l’homme. Ça me décourage de voir que le lobby de l’argent a souvent le dernier mot, aujourd’hui encore ».

Gaël a récemment troqué sa voiture contre un van. « Une ancienne ambulance réaménagée en van. C’est top ! J’aime m’évader sans avoir de destination précise. Souvent vers des sites historiques, moi qui suis féru d’histoire ». Plus surprenant, il est également fan de l’univers Disney. « Non pas pour la machine commerciale, mais pour le dépaysement et la déconnexion que ça représente pour moi et mes amis avec qui on y va de temps en temps ». Il ne s’ennuie jamais. « Je peux aussi trouver un spot à 5 kilomètres de chez moi, y rester deux nuits ». Connecté à la nature. « Le weekend, je laisse ordi et portable au boulot. Cette coupure me ressource ». Il n’est pas matérialiste. « Je suis plus attaché au relationnel qu’au matériel. Je ne me sens pas fixé quelque part. Si je dois revendre ma maison demain, ce n’est pas un problème ».

Il aime suivre son bonhomme de chemin. « Il faut savoir s’affranchir du regard des autres. Penser à soi, se recentrer ; ce n’est pas faire preuve d’égoïsme. »