Maintenant qu’il est à la retraite, Hubert est un pro du bénévolat : aide-éducateur et dirigeant au foot, président du club de vélo, membre de la brigade verte sur sa commune… Pour cette catégorie de retraités, l’agenda comparable à celui d’un ministre n’est pas une légende. Son dévouement s’exprime aussi à travers le don du sang, de plasma.
Il a vécu 17 ans à Nantes. « Dans notre rue habitait un ancien colonel. Je suis allé le voir pour lui demander comment je pouvais devancer l’appel. » Il rejoindra le Mont Valérien pour les classes la veille de ses 18 ans, avant de revenir à proximité de Tours. A son retour, Hubert, qui a un CAP et BEP mécanicien auto, recherche du travail. « Par relation familiale, mon père a su que la CAVAC de Fougeré recherchait quelqu’un. Il a répondu à ma place en disant que j’étais intéressé ! J’ai eu un entretien d’embauche le vendredi ; le lundi, j’embauchais. J’y suis resté 41 ans. »
Sa carrière sera ponctuée de cinq postes différents. « Au départ, il n’y avait que l’usine d’aliments. J’ai débuté comme cariste, puis j’ai rejoint la production de granulés, en 3X8. Au bout de 17 ans, le rythme ne me convenait plus. Cela correspondait à l’arrivée des nouvelles normes ISO 9002 qui m’a permis de devenir attaché technique. Le responsable partait en retraite 4 ans plus tard ; je lui ai succédé avec une équipe de 45 personnes. J’ai trouvé ça très lourd ; je n’étais pas très à l’aise avec toute la gestion sociale ; ça ne me correspondait pas. » Il lorgne alors le poste de responsable de maintenance laissé vacant pour retrait. « L’équipe était composée de huit personnes ; c’était mieux dans mes cordes. Et puis, ça se rapprochait un peu plus de ma formation de mécanicien, même si au final je n’ai jamais touché une auto ! » Il y restera 15 ans, jusqu’à ce que l’heure de la retraite sonne pour lui à son tour.
L’arbitrage de foot l’aidera à affirmer son autorité, y compris au travail. « Sur un terrain, il faut aussi faire preuve de pédagogie, de psychologie parfois. » Auparavant, il a joué 14 saisons. « Je me suis blessé au genou. Avec l’arbitrage, je pouvais continuer à courir, sans subir de coups physiques. » Une fonction qui lui fera découvrir la plupart des terrains de Vendée. « Franchement, c’est une majorité de bons souvenirs. Il me semble que j’étais apprécié. Pourtant au départ, mon tuteur m’avait dit : « quand tu rentres sur le terrain, surtout tu te bouches les oreilles. » Je n’ai jamais eu de gros problèmes ». Après deux décennies, il donne le coup de sifflet final. « Je voulais arrêter à la cinquantaine ; je m’étais fixé cet objectif depuis longtemps. Pour la der, on m’a mis sur un bon match à St Jean de Monts. » Trois semaines plus tard, Hubert rassemble famille et amis pour son jubilé. Il poursuit aujourd’hui encore son rôle de dirigeant. « Je donne également un coup de pouce à l’éducateur salarié du club depuis que je suis à la retraite. Quand il a 35 gamins, ce n’est pas facile pour lui. Nous sommes deux aides-éducateurs. » Et quand le foot lui laissait un peu de temps, il faisait du vélo. « Je fais des virées de 70 à 100 kilomètres. Je connais toutes les petites routes de Vendée. »
La télé fait partie de son quotidien, même si le flot des infos peu réjouissantes l’agace. « Je me souviens qu’à la maison, petit, mon père nous faisait taire pour écouter la télé à table. Aujourd’hui, le journal télévisé me met parfois hors de moi. Les problèmes de société me préoccupent. » Côté environnement, il fait tout ce qui lui semble possible. « On fait le tri ; je ne drogue plus mon jardin. Sur les conseils de Jean-Philippe, un copain de vélo, j’ai changé mes procédés de culture, plus proches de la permaculture, avec des résultats assez spectaculaires. C’est une bonne occupation. »
Depuis l’âge de 30 ans, Hubert donne son sang. « Quatre ou cinq fois par an. Le don de plasma, je suis sollicité régulièrement. Maintenant, je trouve plus facilement le temps. Avec ma femme, nous avons également donné notre accord au don d’organes. » La brigade verte au sein de laquelle il est investi sur sa commune de Bournezeau est aussi un lieu d’échange de bonnes pratiques. « On se donne des techniques pour mieux tailler les arbres fruitiers. »
Marié depuis 39 ans avec Nanou (Anne), il a deux filles. L’une d’elles réside sur Alicante. « Elle travaille dans une clinique. On y va de temps en temps. Notre autre fille est manipulatrice radio à la Roche-sur-Yon. » La marche ou le vélo sont ses moments à lui. « J’aime aller à St Jean de Monts sur une matinée. » Sa référence musicale, c’est Jean-Jacques Goldman. « J’aime aussi rigoler avec Laurent Gerra le matin. Ça démarre bien la journée ! »
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