R comme restauration, ou comme Romane. Tout ce qui gravite autour d’une bonne table la passionne, comble ses invités. Elle emprunte la pâtisserie comme porte d’entrée dans le monde culinaire, une passion qu’elle découvre lors de son stage de troisième. Une affection cutanée de ses mains ne lui permet pas d’exercer comme elle voudrait ; elle se rabat sur son autre passion : le service en salle.

La boulangerie pâtisserie est le commerce qui met des étoiles dans les yeux des enfants. « J’aime faire les gâteaux depuis longtemps. C’est tout naturellement que j’ai choisi un bac pro par apprentissage ». Plus tard, elle élargit la palette de ses compétences en découvrant le métier de cuisinière. « Ma passion pour la pâtisserie était toujours vive. Je préférais la mise en assiette d’un assortiment de desserts plutôt que les gros gâteaux. J’ai passé un CAP en alternance au restaurant Civilisations »

A 19 ans, son appétit et sa curiosité la poussent côté clients. « Je suis partie en BTS management en hôtellerie et restauration, toujours en alternance, dans un hôtel-restaurant où j’étais serveuse ». Une expérience qu’elle apprécie, sans qu’elle atténue sa passion première. « J’ai travaillé deux mois au golf de Cholet en pâtisserie, mais il a fallu que je me rende à l’évidence : mes mains ne me permettaient plus de faire ce métier passion. Les avoir toujours humides aggravait cet eczéma ». Elle essaie d’alterner son temps en combinant le service en salle et la pâtisserie, une polyvalence qui peut aussi servir l’organisation du restaurant. Quelques semaines après, elle a dû se résigner à abandonner les desserts. « Ce n’est plus qu’un loisir que je pratique chez moi, et je le fais avec toujours autant de joie ». Romane ne s’apitoie pas sur son sort ; elle préfère regarder ce qui va bien. « Au restaurant, j’aime beaucoup communiquer avec les clients. Je suis toujours un peu curieuse de ce qui se passe en cuisine ; ça m’aide aussi pour présenter le savoir-faire maison »

Son travail consiste en la préparation des salles, tant sur le plan de l’organisation que de la propreté. « Au total, il y a 14 personnes qui tournent au service. Il ne s’agit pas d’improviser. Je fais les prises de commandes le midi et je veille au bon déroulement du service ». Même si les mains ne supportent plus l’eau, elle ne se voit pas travailler dans un autre domaine. « J’aimerais approfondir la bonne connaissance du vin ; j’ai les bases mais je voudrais aller plus loin ».

La crise sanitaire perturbe son travail. « C’est plus difficile de rendre le sourire derrière le masque, quand les clients nous adressent le leur. C’est frustrant ». Le port du masque en permanence, le contrôle des passes à l’entrée du restaurant, autant de contraintes dont elle se passerait bien. Elle espère pouvoir oublier cette période rapidement. « Quel impact tout ça aura sur le secteur de la restauration ? J’espère que le télétravail ne prendra pas trop d’importance ». Romane mesure les conséquences que la crise a eu sur l’apprentissage. « Beaucoup de jeunes ont été bridés dans le travail. Quand les établissements étaient fermés, il a fallu faire autre chose. J’ai découvert l’intérim à travers deux expériences : une plate-forme logistique et du conditionnement de produits d’entretien. Ça m’a confortée dans mon choix de la restauration ».

Elle travaille principalement en semaine. « Parfois le week-end mais c’est assez rare ». Quand ses hôtes ne sont pas à la table du restaurant, d’autres, plus proches, sont à sa propre table. « C’est ce qui m’a manqué le plus durant le confinement : recevoir mes amis et ma famille. Mon copain, qui bosse dans la mécanique, apprécie aussi. On aime partager notre table et moi ma passion ».

Les journées bien remplies ne lui laissent que peu de temps pour les loisirs (hormis la cuisine !). « J’ai fait du patin à glace pendant 10 ans ; aujourd’hui le temps me manque pour faire du sport ». Elle n’a pas besoin de chercher loin pour trouver ses références qui guident son chemin de vie. « J’aime bien le parcours de mon papa ; c’est un exemple pour moi et j’apprécie travailler avec lui. Ma maman travaille aussi au sein de l’équipe, dans la partie administrative. Elle me conseille beaucoup. Je suis proche d’eux et je fais le métier que j’aime. C’est quand même un luxe ! ».