Sabrina travaille à la ‘ferme’ sans être agricultrice, la ‘Ferme de chez nous’ pour être précis, à Mortagne-sur-Sèvre, où elle est cuisinière depuis 3 mois. Elle aime faire de ses mains, que ce soit aux fourneaux ou sur son chantier de rénovation, chez elles. Confrontée à la fibromyalgie, elle fait attention, tout en regardant le bon côté des choses.
Depuis l’âge de 15 ans, Sabrina a toujours été dans la restauration. « J’ai fait mon préapprentissage puis mon apprentissage dans un restaurant à Thorigny ». CAP et BEP en poche, elle utilise sa bourse étudiante pour découvrir l’Espagne. « Je voulais voir autre chose ; j’avais besoin de me recentrer sur moi-même ». À son retour, elle enchaîne les expériences dans les restaurants du bocage, avant de prendre le sien avec Anne-Laure, sa femme, à Saint Macaire en Mauges. « Nous y sommes restées sept ans. Mes soucis de santé m’ont un peu diminuée physiquement et la restauration, c’est du boulot. Nous avons signé la vente en octobre 2019 ». Elle qui est plutôt carriériste se voit obligée de remiser le tablier, au moins pour quelques temps. « Si la cuisine reste ma première passion, j’aime travailler de mes mains pour bricoler. J’ai rénové toute ma maison ».
Sabrina vit avec Anne-Laure depuis 20 ans. L’une originaire de la Roche sur Yon, l’autre de Tiffauges, elles se sont connues à la MFR de St Michel Mont Mercure. « Il y a 20 ans, ce n’était pas si simple d’être avec une femme. Il fallait faire accepter notre statut de couple homosexuel par nos proches. Aujourd’hui, ils ne pourraient pas nous voir l’une sans l’autre. Nous avons une complicité de tous les instants, tout en étant complémentaires dans le travail. A l’époque du restaurant, Anne-Laure était en salle quand j’étais en cuisine ». Elles partagent le plaisir du voyage. « C’est en voyageant qu’on découvre les bonnes idées. Nous avons parcouru quasiment tout le bassin méditerranéen ; ça m’inspire pour la cuisine ».
La survenance de sa maladie a été déterminante dans le choix de céder le restaurant de St Macaire. « C’est un combat qu’il faut aborder avec un certain réalisme, accepter sa diminution physique et prendre soin de soi. Il m’a fallu deux ans pour me reconstruire ». Elle travaille quelque temps en EHPAD. « Ouvrir les sachets pour cuisiner, ce n’est pas mon truc. Je préfère cuisiner les produits du terroir ». La ‘Ferme de chez Nous’ lui ouvre ses portes pour prendre l’activité traiteur. « Je suis dans une entreprise où l’ambiance est familiale, avec des gens compréhensifs. Si j’ai un problème, je sais que je peux compter sur eux ».
Le concept de ce magasin rejoint ses convictions sur les nouveaux modes de consommation de proximité. « Quand j’ai fait mon apprentissage, j’allais sur un petit marché près du restaurant. J’ai eu l’impression de retrouver le même ici, sauf qu’il était entouré de quatre murs. Les produits viennent exclusivement de la région. Il n’y a pas de gros camions qui nous livrent ; l’empreinte est réduite. Et puis au-delà de ça, les produits sont tout simplement très bons ».
En mijotant le plat du jour, elle philosophe. « Si on veut être heureux, c’est à nous de le construire le bonheur. Les aléas, il y en aura toujours. J’ai ce tempérament là et dans la vie, je préfère regarder devant ». Elle suit son propre chemin, toujours curieuse. « J’aime être en mode ‘projets’. Et puis on a été 22 ans à travailler tous les weekends. Alors aujourd’hui, on se rattrape. On prend le temps de savourer les bons moments comme ceux passés en famille ou entre potes. Prenons la vie comme elle vient ; il faut arrêter de se prendre le chou pour des bricoles ».
BRAVO SABRINA
Un très beau parcours de vie.Je vous souhaite beaucoup de bonheur à vous 2
.Belle reconversion