Comptoir en bois, banquettes de cuir vert, déco rock, depuis plus de 25 ans le Barbatruc reste dans son jus, fidèle à l’esprit de ses créateurs : le regretté Franck Sorin connu sous le nom de Paco, et Claude Drapeau alias CD. Cyrille Delavaud est aujourd’hui associé à Gaël Challet. L’identité du Barba, ce n’est pas que de la déco, c’est aussi une ambiance.
Cyrille fréquente l’endroit depuis longtemps. « Le Barba, c’est une vieille histoire. Je venais de me séparer de ma copine de l’époque. J’avais un peu picolé et m’étais endormi sur la table. Je revenais assez régulièrement dans cet endroit où je me sentais bien. Les gérants m’ont alors proposé de leur donner un coup de main le week-end. C’était en 1995 ». Commercial dans l’agro-alimentaire, Cyrille est licencié économique en 2014. « Je voulais garder un lien avec le commerce, sans être commercial. Je me suis intéressé à deux affaires, un camping et une crêperie, jusqu’à ce que Gaël me propose de racheter avec lui ».
Ce bar aux allures de pub cultive une identité à part. « On entretient l’image d’un bar et d’une brasserie sympa, où les gens ont plaisir à se retrouver ». L’ex agent commercial a le sens du contact. « Pour faire ce métier, il faut avoir de la répartie et un peu de goule, concilier le contact personnalisé et le service un peu speed ». C’est plus facile d’être disponible en dehors de la brasserie. « Les gens de comptoir, c’est toutes les histoires du monde. On est pire que les coiffeurs. On sait beaucoup de choses sur beaucoup de gens. Tu ne peux pas faire ce job sans t’intéresser à l’histoire des gens ». Les générations tournent. « Oui, j’ai parfois l’impression que la clientèle rajeunit. Eh bé non… c’est nous qui vieillissons ». Il aime bien cette clientèle jeune. « À nous de nous adapter. J’aime la fête ; je suis un gros traînard… ». Et la vie privée dans tout ça ? « C’est un métier où on ne se fait pas de cadeaux. J’ai une amie, mais nous sommes assez indépendants avec chacun notre maison ».
Il observe l’évolution de sa ville. « Il y a beaucoup de nouveaux arrivants à la recherche d’un boulot. Nous avons une réputation de gens un feu froids au départ, nous les Vendéens. Même si ensuite nous sommes considérés comme des gens discrets et travailleurs. On a une image un peu conservatrice parce qu’on aime bien nos racines. Et d’un autre côté nous devons nous ouvrir à ceux qui arrivent. Pour s’intégrer, les gens font du sport ou s’engagent dans une association. D’autres viennent prendre le pouls de la ville ici, dans un bar ». Originaire de Montaigu, Cyrille a aussi bossé sur la côte à Port Bourgenay. « Les gens du littoral ne sont pas plus faciles que les gens du bocage. J’ai appris à les connaître. Peut-être qu’un jour j’y retournerai ? ».
Il est aussi un homme de défi. « Un jour on m’a chambré en disant que je n’étais pas capable de courir vu l’heure à laquelle je me couchais. J’ai commencé à courir avec des amis, puis je me suis mis des objectifs : semi-marathon, marathon. J’ai couru deux fois celui de New-York, en 2005 et 2011 ».
Cyrille se désole de certains comportements. « Les gens se plaignent beaucoup, trop au regard du malheur de certains. Ils ne sont pas malades et ils ne profitent pas alors que la vie est belle ». Le sort de la planète l’inquiète. « Les efforts ne sont pas à la hauteur des enjeux. On est un peu égoïstes et on va doucement à la catastrophe ».
Parmi les gens qui l’inspirent, il cite d’emblée son père. « Il m’a appris la valeur des choses ». Également son copain Olivier Boizé de Vendrennes. « Il m’encourageait depuis longtemps à reprendre le Barba. Il serait heureux de savoir que je l’ai fait ».
Cyrille affronte avec sagesse certaines difficultés. « Trouver du personnel, ça reste très compliqué ». Il laissera son empreinte sur le Barba. « Comme d’autres avant moi et Gaël. La réputation du Barba est telle qu’il faut vraiment être à côté de ses pompes pour que ça ne marche pas ». Et il résume en guise de conclusion : « Il faut prendre conscience de la chance qu’on a ! ».
Très belle endroit, sacrés personnage sacrés souvenirs aussi lol..bravo j m…Très jolie portait