C’est autour du foot qu’elle a construit sa vie. Malheureusement, une blessure de vertèbre a mis un coup d’arrêt à la carrière d’Eloïse Chabrat, elle qui voulait devenir coach sportif. Un coup dur qu’elle surmonte en reprenant petit à petit. Elle vit aujourd’hui à Saint Prouant, avec son amie. Leur rituel quotidien est de venir chaque soir au bar, mettre les gouttes dans les yeux du patron. « C’est ici qu’on apprend à connaître des gens ».
Originaire de Normandie, sa famille est venue ici pour le travail. « Mes parents habitent Réaumur. Pour s’intégrer, mon père s’est mis au foot. Dès l’âge de 5 ans, je le suivais tout le temps. J’y ai pris goût ». Elle franchira les étapes jusqu’à la ligue 2. « Je jouais à la Roche sur Yon. J’ai fait également un match en ligue 1. Et puis il y a eu un très gros pépin lors d’un entraînement. Une vertèbre cassée nécessitant un corset pendant 8 mois. Tout ce dont j’avais rêvé s’écroulait. Ça été mon premier gros pépin dans la vie ».
Ses parents l’ont aidée à se relever. « Je voulais tout arrêter ; je ne pouvais plus courir. Finalement, je suis venue à Pouzauges, un club qui joue à un niveau plus faible qui me permettait justement de retrouver le terrain, bien que diminuée. Je reprends goût au foot. Aujourd’hui, j’ai rejoint je club des Herbiers. J’espère qu’il y aura d’autres étapes ensuite ». Elle joue latérale et excentrée. « Pour moi le foot, c’est très important. Curieusement, je ne m’intéresse pas aux championnats ; je ne regarde pas les matchs ». La joie d’Eloïse, c’est mouiller le maillot sur le terrain.
Son boulot n’est pas qu’accessoire. « J’ai travaillé dans un drive, dans une supérette, mais j’ai démissionné. Je viens de démarrer ce nouveau boulot de menuisier agenceur depuis seulement une semaine ». La reconversion n’est pas si simple quand elle rêvait de faire une carrière autour du sport. Elle vit avec une copine. « C’est bien connu que l’homosexualité est très répandue dans certains clubs sportifs. Je ne sais expliquer pourquoi. Au départ, c’était un peu compliqué, mais aujourd’hui je suis très à l’aise avec ça ».
Cela fait partie des causes qui l’indignent. « Il y a beaucoup plus de tolérance aujourd’hui, mais pour certaines générations l’homosexualité coince encore ». Elle ne comprend pas non plus l’attitude des dirigeants vis-à-vis des personnes qui vivent dans la rue. « On fait plus d’efforts pour les gens qui viennent d’ailleurs, et je n’ai rien contre eux, que pour certains de nos concitoyens exclus de la société ? ». Tout ce qui touche à l’injustice la révolte. « Les écarts homme/femme, principalement sur la rémunération sont incompréhensibles. Quand on regarde le haut niveau en foot chez les gars ou chez les filles, ça crève la vue ».
Bientôt ce sera l’heure de sa BA quotidienne. « Notre loisir, c’est de venir chez Jean-Mi ! ».
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