Jean-Michel est aujourd’hui de passage sur ma commune. Il va au rythme de son âne compagnon ‘Tito’ et au gré de ses rencontres. Il aime parler, partager, échanger. Il est parti de Florac, le 25 avril dernier, pour un périple de 3 ans environ. Il se dirige vers le centre Bretagne pour retrouver un copain qu’il a connu lors des rencontres nationales de ‘Nature et progrès’, association au sein de laquelle il milite.

Il compte passer l’automne et l’hiver en Bretagne, donnant un coup de main à qui a besoin. « Au printemps, je reprends la route pour traverser la France d’Ouest en Est, en passant sous Paris. Je vais aller voir un autre ami. Il a gardé 6 vaches, pratique l’agriculture biodynamique depuis 30 ans ».

Fervent défenseur de l’entraide entre les hommes, de l’écologie, même s’il se méfie du mot employé à tort et à travers, Jean-Michel est aussi le chantre de la décroissance. Il se méfie de ceux qui se targuent de réussite. « Si c’est au détriment d’autres personnes, ce n’est pas bien. Faire des choses positives avec les autres, ça c’est de la réussite ». Sur sa route, les rencontres se multiplient. Ses yeux se mouillent lorsqu’il évoque Diane, 78 ans. « Elle m’a dit que mon périple répondait à une renaissance ». C’est aussi le sens qu’il donne à son aventure : partager ses réflexions, ses aspirations pour un monde meilleur.

Aucune journée ne ressemble à une autre. « La nuit, je dors dans ma charrette. J’ai une tente pour ceux que j’accueille. Je transporte tout ce dont a besoin un petit paysan. Quelques outils, une centrale photovoltaïque, une réserve d’eau. Sans oublier ma guitare. Depuis que je voyage, je n’ai jamais manqué de quoi que ce soit, ni de chocolat, ni de tabac. Il arrive qu’on m’offre à manger. Je suis comblé ».

Jean-Michel reste en relation avec sa famille qui occupe sa petite ferme de Lozère. « On y fait du maraîchage. J’ai quatre petits-enfants qui me manquent, mais je sais qu’ils sont bien entourés ». Son compagnon du moment c’est son âne Tito, 20 ans sous les sabots. « Quand il est fatigué, on va moins loin. Quand ça s’allège, on en fait un peu plus. S’il fait trop chaud, on ne rate pas l’occasion de s’arrêter ».

Son credo de paysan cévenol tourne autour du respect de la terre. « Cette terre qui porte les semences, qui permet avec les légumes de nourrir les hommes. La terre, l’amour, c’est ce qui nous porte ».