Marie-Andrée vend ses thés et produits dérivés sur le marché, non loin de son mari qui, lui, propose ses créations artistiques. « C’est juste un petit complément qui me permet d’accompagner mon mari ». Dans la vie, elle est nounou à domicile, après avoir travaillé auprès de personnes fragiles. « La proximité avec les personnes âgées, malades, ou la petite enfance aujourd’hui, me donne le sentiment de me rendre utile. C’est plus qu’une profession ».

Auparavant, Marie-Andrée a fait ce qu’on appelle des ‘petits boulots’. « J’ai travaillé dans l’agro-alimentaire, dans la restauration. Durant 15 ans, j’ai été assistante maternelle. Puis en maison de retraite ou à domicile pour des malades Alzheimer ». Depuis deux ans et demi, elle est nounou à domicile. « C’est mieux pour respecter le rythme des enfants quand on est chez eux. Chez soi, c’est plus le rythme des parents qui s’impose ». La diversité de son parcours lui plaît. « Je ne peux pas faire autrement que faire des choses que j‘aime ».

Elle affectionne ses petits moments à elle. « Le jardinage en particulier, la lecture, ça me détend. J’aime beaucoup la musique, qu’elle soit classique ou qu’il s’agisse de hard rock. Un de mes plus beaux souvenirs, c’est le concert d’Ennio Moriconne à Nantes. Qu’est-ce que c’était magnifique de le voir diriger ! J’ai de très bons souvenirs de concerts avec Joe Cocker, Bruce Springsteen… ».

Elle porte un regard attendri sur sa vie. « Les moments importants sont la rencontre avec mon mari, la naissance des enfants, un garçon et des jumelles. C’est une organisation à mettre en place  au départ». Elle regarde les événements de la vie avec philosophie. « Perdre des personnes proches, c’est douloureux. Il faut rebondir et apprécier que pour nous la route continue ».

Marie-Andrée a ses valeurs. « Je n’aime pas l’hypocrisie, le jugement. Le respect des choix de chacun est très important, or ce n’est pas le sentiment que ça donne en ce moment avec la vaccination. Partager son opinion, oui, sans être dans la confrontation systématique ». La tolérance revêt une importance particulière à ses yeux. « J’ai personnellement des convictions, ce qui ne m’empêche pas de respecter ceux qui pensent différemment ». Elle ne pratique pas, mais respecte l’éducation qu’elle a reçue. « Nous avons accueilli des enfants pendant les vacances dans le cadre du Secours Catholique. Si chacun apporte sa petite pierre à l’édifice, le monde sera un peu différent ».

Elle n’aime pas trop les médias. « Leur business, c’est la provocation. Cela contribue à dresser les uns contre les autres, particulièrement en ce moment. Et puis, ça passe en boucle. Il n’y aurait que moi, je ne regarderais pas ». Elle garde un meilleur souvenir de ses voyages, comme celui en Thaïlande, chez l’habitant. « Avec peu de moyens, on sent la plénitude totale chez eux. Quand chez nous, on a le sentiment de voir beaucoup de gens plaintifs ».