Son copain Franck Giraudeau résume la vie d’Alain d’un mot : « générosité ». En témoignent les décorations qu’il a réalisées dans son établissement ou l’association qu’il a créée ‘Taxi Brousse’ qui récupère du matériel de pêche et qu’il va conduire lui-même aux pêcheurs africains. Ses journées très occupées lui laissent encore le temps de s’amuser avec ce coup de pinceau qu’il n’a jamais laissé tomber.

Figure sablaise, Alain est né à Saint Louis au Sénégal. « Mon père, originaire des Sables, était officier dans l’Infanterie de Marine. Il a rencontré ma mère, charentaise, à l’époque des foins, avant la guerre, lorsqu’il était paysan. Finalement, l’armée l’a gardé. Il est entré à l’école des officiers de Saint Maixent l’Ecole, puis Saint Cyr ». C’est à l’âge de 14 ans qu’Alain rentre en France pour intégrer l’école de décoration de Surgères. « Elle préparait aux décors de théâtre et de cinéma ». Il travaille ensuite au CNIT à la Défense, là où se déroulaient les grands salons.

« Par la suite, je me suis installé aux Sables avec trois premières années difficiles qui m’ont poussé à élargir mon activité vers la publicité. J’ai beaucoup fait en tant que peintre en lettres, notamment pour les bateaux du Vendée Globe ou la caravane du Tour de France ». Alain tient cette entreprise pendant 30 ans avant d’en créer une nouvelle, reprise depuis quelques années sous le nom de MobiCAMP par son fils. Elle est spécialisée dans le mobilier pour l’hôtellerie de plein air, avec la cabine de plage comme produit phare. « Il reste quelques cabines en bois. J’ai fait celles qui sont à Chouchou plage, en bas des jardins du tribunal. Le bois est lourd et demande beaucoup d’entretien. Aujourd’hui, nous les réalisons en aluminium avec des rivets. C’est mieux pour le poids et sur le plan sanitaire ».

La peinture demeure une belle occupation mais n’assouvit pas l’énergie du jeune retraité. « J’expose, au prieuré Saint Nicolas ou à l’Ile d’Yeu mais aussi en divers endroits du département. J’ai eu le prix de la marine à la Rochelle ». Il s’est beaucoup investi dans une association humanitaire qu’il a créée avec un copain en 2016 ‘Taxi brousse’. « On récupère du matériel de pêche qu’on va porter nous-mêmes en Afrique, au Maroc, Sahara occidental, Mauritanie, Sénégal ». Un retour aux sources ? « J’adore l’Afrique. A l’époque où, nous les français, avons dominé cette partie de l’Afrique occidentale, nous sommes partis en laissant peu de choses ». Alain y voit un juste retour des choses. « Leur donner du matériel et leur donner ainsi la possibilité de vivre chez eux me semblent louable. On est bien reçu ; on pêche avec eux. Ils ont un sens très fort du lien familial qu’on a un peu perdu ici. Ils sont heureux ».

La culture africaine d’Alain est colorée et musicale. « J’adore le reggae depuis toujours, ainsi que le ska ». On l’imagine rénover ses caravanes vintages. « J’en suis à la troisième ». On devine tout de suite que les journées ne sont pas assez longues pour un homme aussi occupé.