‘Lilie’ comme diminutif d’Aurélie. ‘Bloom’ comme floraison. Depuis deux ans, Aurélie gère un magasin de fleurs. Les circonstances l’ont amenée à cette situation qu’elle n’avait pas prévue. Son parcours est un peu bohème, depuis Paris où elle est née à Chambretaud où elle vit depuis 8 ans. Elle pétille, tout en exprimant ses inquiétudes sur le monde.

Ses parents ont fui la capitale lorsqu’elle avait 10 ans. « Je leur en ai voulu au point de faire pleurer mon père. Ce n’est pas bien. Mais j’avais perdu toutes mes copines et je me retrouvais avec un âne pour seul voisin. Jusqu’au moment où j’ai compris que finalement c’était bien, à la campagne ». Aurélie fait ses études d’horticulture à Angers, puis trouve un CDI à Tours. « J’y suis restée à peine un an. J’avais envie de voir la vie. Je suis partie avec un camion et mon chien faire le tour de la France, avec des petits boulots ici ou là. Une expérience de fou. Il n’y a rien qui m’attendait, nulle part. La liberté totale ».

A Tours, elle était en coloc dans un appartement où était pratiqué le couchsurfing. « Cela consiste à accueillir des gens qui sont de passage et qui cherche un endroit pour dormir. On mettait notre canapé à disposition. Je me souviens bien de l’un d’eux. Il habitait Clisson et il m’a réinvitée un an plus tard chez lui. C’est au cours de cette soirée que j’ai rencontré un de ses amis qui est devenu mon amoureux. Du coup, je ne suis jamais repartie… ». Elle habite Chambretaud depuis 8 ans. « Nous sommes propriétaires de la maison, mais nous l’ouvrons à des copains. Au total, 3 filles et 2 gars. Des histoires de ruptures ou encore une copine qui nous a rejoints pour ne pas être seule lors du confinement ». La ‘communauté’ n’est pas un vain mot pour elle. Un rempart peut-être même contre la dérive du monde ?

Ce monde l’inquiète. « Pas la planète qui est trop belle ; plutôt ce que l’humain en fait…C’est au point que parler d’un enfant alors que je suis avec mon chéri depuis 8 ans, c’est en fait une grosse peur pour nous deux. Et on n’est pas les seuls à penser comme ça. Est-ce que ce n’est pas égoïste de faire des enfants aujourd’hui quand on sait ce que sera le monde dans 20 ou 30 ans avec des pénuries d’eau, des migrations climatiques. Pour moi, c’est total l’angoisse ».

Elle croit en l’Amour. « C’est super beau ». Elle a parfois la bougeotte « Je garde des souvenirs extra de mes voyages. Le premier à 18 ans quand je suis partie seule pour un mois à l’île de la Réunion, ce qui a mis mon père en panique. L’autre grand souvenir c’est 15 jours à Pékin avec ma mère et ma grand-mère. Elle avait retrouvé sa nièce qu’elle avait perdue de vue depuis 30 ans. Quelle belle émotion. Et puis, j’adore aussi les petites virées, pas loin, comme l’été, où avec mon chéri on voyage en camion aménagé. Pas d’allure ».

Son plaisir c’est de se promener au milieu des arbres. « J’aime aller au Mont des Alouettes, à la tombée de la nuit, voire en pleine nuit. Il y a un côté mystique quand je fais des câlins énergétiques aux arbres. Je suis réceptive à leur énergie lorsque je me confonds avec. C’est apaisant ». Aurélie pratique aussi le reiki. « Quand tu vois l’état des personnes après une séance, tu comprends qu’il se passe véritablement quelque chose. Pour moi, ça m’aide à me canaliser, à gérer le stress et les émotions. Je suis une hyper sensible ». Cette sensibilité est à fleur de peau lorsqu’elle évoque une personne proche, récemment disparue. « Je sais pourtant que la mort fait partie de la vie ».

La télé est bannie de sa vie depuis 13 ans. « Je me tiens informée de l’actualité par internet et par les amis ». Le mode de vie idéal à ses yeux ? « Chacun son chez soi, mais un jardin en commun ». Son statut de chef d’entreprise l’effraie encore un peu. « Il y a deux salariées et une apprentie au magasin. C’est aussi pour elles et avec elles que je fais tourner la boutique ». Derrière le comptoir figure cette citation : « Qui ne se plante pas ne pousse jamais ».