C’est sur les conseils d’un copain qu’il a découvert ce spot du littoral vendéen encore peu connu, si ce n’est des habitués du coin. « C’est très bien comme ça ! ». Aujourd’hui moniteur de surf, Adrien aimerait en faire son métier, mais la saison estivale est courte. Les sports de glisse, voire extrêmes, c’est son évasion.

Adrien est originaire des Côtes d’Armor. « La vague y est moins bonne qu’ici. J’ai commencé vers l’âge de 10 ans. Ma mère n’avait pas la possibilité de m’acheter une planche, alors j’empruntais celle d’un copain quand il ne l’utilisait pas. Quand je voyais un peu de vent dans les arbres, je prenais mon BMX et direction la plage. Je suis totalement autodidacte. J’ai mis du temps à progresser. Disons que cela fait 7 ans que je fais du vrai surf ».

Pas facile pour autant d’en faire un métier. « Il y a des associations ou des clubs qui proposent des saisons longues. Là tu peux exercer ton métier à l’année mais c’est dur de faire sa place. L’hiver je bosse à la montagne. Je suis skiman et je fais du snowboard. Ma vie tourne autour de la glisse… et de la bière ! ».

Malicieux sur les bords, Adrien explique pourquoi il a besoin de cette évasion qu’il trouve à travers les sports extrêmes ou la fête. « J’avais 9 ans lorsque mon père s’est suicidé. Le théâtre m’a alors beaucoup aidé. D’abord parce qu’il y avait un metteur en scène qui m’a accompagné. J’ai fait de nombreux exercices qui m’ont aidé à me libérer, à prendre confiance en moi, à lâcher prise, à m’ouvrir aux autres. Le jour où j’ai compris les raisons de son geste, ça m’a aidé ».

Sa maman est toujours dans la souffrance. « Ma sœur et moi essayons de la raisonner sur divers sujets et surtout nous essayons de lui mettre du baume au cœur ». Bien qu’Adrien soit d’un abord plutôt joyeux, il n’empêche que son regard sur la société est assez sombre. « J’aimerais avoir des enfants, mais là…il faudrait vraiment que les choses changent ». Ce dont il doute. « Ceux qui tiennent les discours politiques qui me conviennent le mieux ne veulent pas accéder au pouvoir ». Fataliste alors ? « Non, il y a des associations qui font un travail terrible ; je pense notamment à Sea Shepherd. Peut-être un jour je m’y engagerai ? ».

Pour le moment il souhaite assurer ses arrières. « J’ai assez mal vécu de nombreuses années. Aujourd’hui je veux me stabiliser en gagnant un peu d’argent ». Et s’évader en profitant de sa jeunesse. « Les filles pour moi c’est très important. J’avais environ 15 ans lorsque j’ai connu ma première copine avec qui j’ai fait des expériences de fou. Ça a duré longtemps et ça a marqué ma jeunesse ».

Au propre comme au figuré, Adrien sort la tête de l’eau. Il n’est pas du genre fataliste et aime bien cette maxime. « La barque que l’on retient au port n’apprend pas à naviguer ». Ce qu’il interprète ainsi : « Ce n’est pas en restant avec tes fardeaux ou dans ton confort que tu peux avancer. Il faut toujours aller au-delà ». Comme sur une bonne vague !