Dans un monde où tout va toujours plus vite, une respiration pour soi est primordiale. S’accorder un temps dans la semaine, dans un lieu dédié, s’avère être une nécessité quand l’agenda est surchargé ou quand simplement on a besoin d’être stimulé. Coach sportif depuis de nombreuses années, Mickaël a ouvert un centre qui répond à cette attente croissante.
Enfant actif, le foot et la natation canaliseront l’énergie de Mickaël. « Je pratiquais le foot à Cheffois d’où je suis originaire ; puis j’ai joué en régional avant de faire un sport-études en 4ème 3ème à la Roche sur Yon ». Une blessure viendra compromettre ses ambitions. « Se blesser à 15 ans, c’est la fin du monde ou presque. S’en est suivie une phase de tristesse qui a freiné ma scolarité. Puis j’ai trouvé la force de surmonter en me tournant vers l’encadrement des jeunes, puis des adultes ».
Son métier d’éducateur s’appuie sur trois diplômes : l’enseignement en milieu aquatique, la remise en forme et le football. Il travaille dans un premier temps à la piscine des Herbiers, puis dans un spa et au VHF « J’ai surtout développé le coaching sportif individualisé dès 2008. J’allais chez les particuliers, soit pour une remise en forme, soit pour une préparation de triathlon ou de marathon, au rythme d’une ou deux fois par semaine ». Précurseur dans cette offre, il compte parmi ses clients des chefs d’entreprise. « J’échangeais avec eux sur mon évolution, jusqu’au jour où j’ai parlé à deux d’entre eux de mon projet de créer un centre de remise en forme et de bien-être. C’était le bon moment. Ils m’ont permis de me lancer en mode ‘business angels’, sachant qu’à terme l’objectif est de trouver mon indépendance ».
Le centre ouvrira mi-2018. Deux petites années plus tard, le Covid sera le coup de frein inattendu, comme partout. « Depuis, on a enchaîné fermetures et réouvertures. On a réussi à garder nos équipes en dehors des salariées qui refusaient le vaccin, obligatoire pour les coachs. Ça a aussi découragé quelques adhérents ; l’amélioration de la situation sanitaire stimule les retours en ce moment ». Mickaël qui a pratiqué le coaching individualisé et connu les grosses structures vise l’entre-deux. « Maximum 15 personnes, ce qui permet à l’éducateur de connaître individuellement les personnes, d’adapter les séances aux situations particulières. Le groupe est souvent moteur ». Pas de matériel (excepté dans la piscine), pas de compétition, pas de culte du corps. « Chez nous c’est forme et bien-être. On respire, on vit ». Le public est principalement féminin. « Les hommes viennent plus rarement d’eux-mêmes ; ils sont souvent entraînés par leur conjointe et ressortent agréablement surpris, avec une autre idée du centre ».
Cette parenthèse de ‘bien-être’ tranche avec les journées passées à courir. « Cela en est même parfois paradoxal. On habite à deux pas du boulot et on y va en voiture. Difficile de lutter contre les mauvaises habitudes alors qu’on pourrait prendre le temps de l’exercice au travers des activités journalières. Mais il est plus simple de planifier une séance d’une demi-heure dans un endroit dédié. Là au moins on ira ». Se motiver seul est toujours plus dur.
La sagesse de l’esprit fait bon ménage avec le bien-être du corps. « Avec la pandémie, on a vu ce besoin de bien-être par le soin ». Il observe les évolutions autour de lui : l’omniprésence des écrans, les conflits générationnels… Il considère pourtant qu’il faut avancer avec son temps. « Les jeunes générations sont là pour nous aider à avancer ». Il n’est pas du genre à dire ‘C’était mieux avant’. Il partage ce propos du Président. « L’enjeu est de bâtir le monde de nos enfants, pas de ressasser le monde de notre enfance. »
Les relations humaines prennent chez lui une place primordiale. « J’ai créé cette entreprise avec cette vision. Pour dispenser du bien-être, il faut soi-même se sentir bien. C’est vrai pour l’équipe, de façon même plus flagrante depuis la crise sanitaire. Je dois rassurer quand le contexte général est anxiogène, faire preuve de vision malgré les incertitudes du lendemain. Moi qui suis jeune entrepreneur, depuis 2 ans, je suis servi. Le Covid restera un événement marquant pour moi ».
Son parcours professionnel résulte de ses rencontres. « Rien n’était écrit d’avance. Ce sont les rencontres qui ont changé la donne pour moi ». Un parcours marqué de quelques embûches. « La vie est aussi faite d’échecs ; on n’arrive pas toujours au but qu’on s’était fixé. Ça m’est arrivé ». Et dans ce cas, il se raccroche à ses valeurs. « Elles sont d’abord familiales. Je m’impose du temps pour moi et pour mes enfants. Il faut savoir faire ça aussi ». Il est humble. « Toute personne peut avoir ses faiblesses ». Une phrase résume son sens du collectif. « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Lui qui pratique le trail ou la course sur longue distance perçoit même la nécessité du collectif dans un sport individuel, « quand un coureur vient t’épauler quand tu es à bout, pour finir avec toi ». Une vision qui s’applique à la vie, tout simplement. « Devant l’adversité, la solitude, la maladie, on a besoin de nos proches ; c’est essentiel ».
Après les Pyrénées, il fera cet été un trail en Auvergne. « Ce sport me laisse de la latitude pour m’entraîner sans trop empiéter sur la vie familiale. Je suis un lève-tôt ; je peux faire 2 ou 3 heures de course le matin et retrouver ma famille au lever ». Carpe diem 😉.
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