Elle tenait les rênes de la fête de l’agriculture en août dernier à Saint Martin du Fraigneau. 40 000 visiteurs sur 2 jours ! Autant dire qu’il ne faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot. Cathie n’est pas de ce genre-là, plutôt fédératrice, meneuse d’équipe. Elle a le sens des responsabilités ; elle est trésorière du syndicat de la race Parthenaise en Vendée et impliquée au sein des Jeunes Agriculteurs. Il y a bien longtemps qu’elle est tombée en amour avec ses bêtes !
Elle n’a d’yeux que pour elle. « Pour mes 18 ans, mes parents m’ont offert une Parthenaise. Je la trouve belle, et elle est gustative ». Ne cherchez pas meilleure ambassadrice de la race. « Une tendreté, de la jutosité, un persillé extraordinaire ». Lorsqu’elle cherchait un stage durant sa formation, le bovin viande était l’apanage des garçons. « Je me repliais sur un troupeau laitier, mais je m’assurais qu’il y avait de la Parthenaise à côté ».
Avant d’enfiler sa cotte, elle a d’abord pris le chemin de la Maison Familiale pour enseigner. « J’ai cette fibre de la transmission. J’ai été monitrice durant 6 ans pour que les élèves évoluent avec la passion chevillée au corps ». Puis une opportunité se présente pour Cathie et son mari. « Un cheptel avec un haut potentiel génétique s’offrait à nous. Le domaine de la production m’intéresse particulièrement ». Une démarche importante pour viser l’excellence.
Elle est installée depuis 2016 avec son mari et son beau-père. L’effectif est complété par 2,5 salariés. « On fait un peu plus de 200 vêlages par année ». Les vaches restent en moyenne cinq ans sur la ferme. « On garde un faible pour celles qui performent en concours. Elles ont droit à quelques prolongations. On s’y attache. Il m’arrive de pleurer quand je les vois partir. Ce sont des souvenirs qui s’en vont avec elles ».
Défendre la race, promouvoir son métier, elle le fait auprès de chaque instance comme auprès des particuliers. « J’ai organisé un marché de producteurs à la ferme. Si on ouvre nos exploitations, c’est parce qu’on n’a rien à cacher. C’est important pour la confiance des consommateurs ». Elle sait que les éleveurs sont davantage surveillés qu’à une époque. « Aujourd’hui, nous sommes dans une agriculture raisonnée. Il faut rappeler que l’agriculture française est la plus saine au monde. Faisons-le savoir sans laisser le monopole de la parole à diverses formes d’influence ou de lobbying ».
Cathie a récupéré de la fête de l’agriculture 2021 qui a connu un beau succès. « Avec la pandémie, la préparation a couru sur 2 ans. Pas facile de garder l’équipe soudée et constructive dans un pareil contexte. Ça m’a pris énormément de temps, mais c’est le truc que tu fais une fois dans ta vie ! ça m’a fait grandir aussi et ça m’a obligée à prendre quelques pincettes moi qui suis parfois trop directe ».
Sa plus grande fierté, c’est sa petite famille. « J’ai eu deux enfants en onze mois et demi ; ça a été sportif. L’autre grande satisfaction c’est quand, avec mon mari, nous avons terminé premier sur le concours au salon de l’agriculture. On est souvent chacun de notre côté avec les aléas de la ferme, mais là, nous étions tous les deux ; j’en garde un superbe souvenir ».
Elle a peu de temps pour elle, sauf à s’accorder un peu de relaxation dans le jacuzzi. « Ça me vide la tête ». Cathie est convaincue du travail collectif. Sa directrice de Maison Familiale aimait reprendre : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Et Cathie d’ajouter : « Les visions partagées sont toujours plus riches ».
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