Quand elle n’est pas en voyage, Laurence partage son temps entre Paris et Mallièvre. C’est ici au bord de la Sèvre que ses parents ont acheté leur maison en 1962. Son père, Gilbert Prouteau est écrivain et cinéaste. Il lui a transmis l’amour de la nature, le goût des images et de la littérature.
« Je suis née à Paris, et j’ai grandi sur le littoral vendéen. À l’âge de dix ans, c’est le repli dans le bocage ». Son père ne supportait plus le climat marin trop stimulant pour son tempérament tempétueux. Après des années de collège, d’échecs scolaires, elle s’installe à Paris. « J’enchaîne des petits jobs puis deviens assistante de photographes. Je pars alors pour Los Angeles où je vivrai trois années ».
De retour à Paris, elle rencontre son futur mari dans la rue, ils vivent ensemble huit ans, font trois enfants et se séparent. « Le tourbillon de la vie comme le chante Jeanne Moreau… ». Quelques années plus tard, elle rencontre son deuxième compagnon à Paris, ils font deux enfants, déménagent en Europe au gré de ses changements de poste , avec les cinq enfants et les chiens.
Le mode de vie bourgeois ne lui a jamais plu. Elle avait besoin d’un ailleurs, de sortir de la routine, de s’émerveiller de la beauté du monde. Ses plus grands moments de bonheur ont été la naissance de ses enfants et la contemplation des restes de civilisations disparues, le désert, la Taïga. « Ce sont des sensations à la fois charnelles et divines ». Laurence voyage seule. « Quand je pose mes valises, je consacre du temps à mes enfants et mes petits-enfants ».
C’était difficile de concilier la vie de famille et la photographie. Elle est restée dans l’ombre, elle avoue aussi qu’elle ne se reconnaît pas dans le système de l’art contemporain, elle préfère l’anonymat au « people ».
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