Il suffit d’observer le champ de ses multiples activités pour comprendre que Marianne aime l’humain. Elle a travaillé une quinzaine d’années comme infirmière instrumentiste en bloc opératoire avant de s’installer en libéral, pour approcher encore un peu plus la personne dans toutes ses composantes. Le livre illustré, le conte, le chant, autant de disciplines artistiques qui constituent une belle porte d’entrée pour mieux faire connaissance avec ses patients ou son auditoire.

Elle réside en Vendée depuis 32 ans. L’appel de la côte atlantique a fait venir de la région Rhône Alpes cette Parisienne de naissance. « Un de mes premiers souvenirs marquants, c’est quand j’ai réalisé que j’étais métisse. C’était une grande force pour moi, un joker ! ». Elle manie le verbe et l’humour avec aisance, dégageant une chaleur source de réconfort pour ses patients.

« À la base je suis infirmière instrumentiste. Après l’école d’infirmière j’ai fait l’école de panseuse où j’ai appris l’instrumentation qui permet de se spécialiser et d’intervenir en blocs opératoires ». Elle sera infirmière salariée durant une quinzaine d’années. « Après j’ai voulu voir les gens d’un peu plus près. Je me suis mise en infirmière libérale et, parallèlement à ça, j’ai développé toutes mes autres activités. Je me suis aussi spécialisée en hémodialyse ».

Ses activités artistiques lui ouvrent un champ exploratoire très large. « Quand je fais du coaching, j’utilise toutes mes antennes. C’est fabuleux. J’ai vu des enfants victimes de harcèlement qui avaient consulté psys et pédopsys. Je commence souvent par le jeu ou le mime, posant le doigt sur pas mal de choses. Je me consacre dans un premier temps à leurs passions, avant de recentrer ». Elle reçoit des adultes, pour des troubles souvent liés à des formes diverses de dépression ou de mal-être. Sa patientèle vient par le bouche-à-oreille. « Aujourd’hui je souhaite développer plus encore cette activité de coaching ainsi que mes activités artistiques ».

Beaucoup de gens sont de plus en plus fragiles dans le mental. « L’environnement médiatique fait régner la peur de la différence, la peur de l’autre, la peur en général. Tout le contraire de ce qui rend plus fort ».  Marianne considère que c’est par la conscience individuelle qu’on peut y arriver à inverser les choses. « Il faut se protéger, savoir dire non en disant pourquoi ». Elle constate les dégâts provoqués par les technologies auxquelles les enfants accèdent en raison de la démission de certains parents. « Pour avoir la paix, ils laissent leurs enfants devant la télé ou la tablette. Je rencontre des enfants qui ne savent pas faire bouger leur corps faute d’activité physique. Ça fait mal au cœur. Et pourtant j’aime cette jeunesse qui représente l’espoir. Il y a de belles choses à faire avec eux ». Cette enfance maltraitée créé chez Marianne quelques révoltes.

La maltraitance animale ne la rassure pas non plus. « Je suis passionnée par les animaux, ces êtres mystérieux qui n’ont pas la parole. Il faut communiquer différemment avec eux, ce que je fais avec les chevaux. On m’appelle parfois pour comprendre des réactions ou des soucis que le propriétaire peut avoir avec eux. J’essaie de traduire ce que le cheval veut exprimer. Même avec mon chat, j’arrive à communiquer ».

Dans son coaching, elle aide chacun à trouver ses forces enfouies. Sans avoir de mentor en particulier, il y a des personnalités qui l’interpellent. « Des femmes politiques qui ont pris des risques et qui ont été assez extraordinaires comme Bénazir Bhutto. Dans un autre registre, toutes idées politiques mises de côté, quelqu’un comme Angela Merkel ne me laisse pas indifférente. D’une manière générale, j’aime les personnes qui vont au bout d’elles-mêmes comme les sportifs souffrant d’un handicap ».

Elle aussi encourage les autres à aller aux bouts de leurs rêves. « Allez-y en conscience, ne baissez pas les bras, respectez-vous, respectez les autres » conclut-elle avec un large sourire.