Le monde des festivals attire les oiseaux de nuit…Fred est de ceux-là ! Il est intermittent depuis 24 ans durant lesquels il a sillonné la France et l’Europe, avec quelques escapades en Ukraine, au Mexique ou au Canada. Ses souvenirs de scène sont nombreux. Sa passion pour la pêche est un peu plus insoupçonnée.
Son histoire commence avec ses copains de quartier. « On jouait au foot à Saint Macaire. Des copains ont monté un groupe (Ramses) qui a cartonné rapidement. Il fallait un technicien et j’avais la chance d’avoir l’oreille musicale, mais j’avais tout à apprendre. Avec un bac scientifique qui ne me servait à rien et l’armée qui m’a abruti, j’ai filé avec mes copains : 600 dates pendant 10 ans. J’ai commencé à travailler sur d’autres festivals, j’ai rencontré d’autres groupes. Au final, j’ai fait de la musique amplifiée dans presque tous les gros festivals français. En particulier les retours scène ».
Les bons souvenirs s’accumulent. « Faire le son retour de David Guetta aux Vieilles Charrues. Quand tu te retournes et que tu vois les 70 000 paires de regards, ça fait quand même un petit paquet. C’est plus gros que la ville de Cholet ». Il tape la causette avec Joan Baez ou fait une résidence avec la famille Chedid. « Ils étaient en résidence à Noirmoutier et ils voulaient tester une nouvelle console. Ça fait partie des belles rencontres. Dans le milieu il y a plein de jolies personnes et plein de gens pénibles, comme ceux que tu croises à ta boulangerie ; mais là, ils sont plus exposés ».
Étonnamment, Fred éprouve parfois le besoin de fuir les gens. « Je peux partir plusieurs jours pêcher. Le plus souvent, trois ou quatre jours mais j’ai fait jusqu’à neuf jours. J’ai une logistique monumentale avec le bateau, la tente. Je peux aller au Salagou à côté de Montpellier. Je pêche principalement des carpes. Quand j’en sors une, je la prends en photo, je lui fais un bisou et je la remets à l’eau ». Quel intérêt alors ? « C’est un moment avec moi dont j’ai besoin. Si je ne fais pas de poissons ce n’est pas très grave. Je suis béat en pleine nature ; j’aime observer les bestioles à la jumelle ».
Quand il est chez lui, Fred s’occupe. « Je bricole, j’aime le bois. Je donne des coups de main à mes copains sur des rénovations ». Il vit seul. « Avec mon chat ! Ce sont les circonstances qui ont voulu cela ; mais je ne lutte pas contre ça ». Le monde du spectacle chahute parfois les équilibres familiaux ? « Je connais de très beaux couples avec des gens qui sont en tournée ».
Fred est du signe du bélier. « Je n’ai pas peur des gens. J’aime le frontal ». Sans pour autant être dans le conflit. « Quand les gens n’ont pas envie d’entendre des évidences, ça frictionne un peu. Je n’aime pas les experts des réseaux sociaux, l’assurance de certains politiques qui ne sont pas toujours des grands spécialistes ou qui parlent pour ne rien dire ». Lui qui aurait aimé vivre à l’époque des trente glorieuses, ou même carrément au moyen-âge, est un peu grinçant sur le monde d’aujourd’hui. « C’est juste dommage et surtout du gâchis, alors qu’on a tout pour aller bien. J’ai du mal avec l’écologie qui est un peu trop fourre-tout. Mais je fais attention à beaucoup de choses. C’est juste de la bonne conscience. À notre petit niveau on fait attention et on laisse partir des paquebots qui polluent comme 3000 bagnoles. Je ne comprends pas ».
Il n’aime pas le culte de la personnalité, pas plus que l’hypocrisie. « J’aime les gens ouverts, sincères ». En guise de conclusion, Fred glisse une ultime confidence. « Mon surnom c’est Fredass. Je suis un peu tout le temps le dernier couché, genre semelles de plomb… »
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