Entrer dans la vie active n’est pas anodin. Louis s’en amuse encore. Quand il a démarré l’alternance il y a un an, il appréhendait le milieu professionnel. « Ça va être trop sérieux pour moi. Moi, j’ai besoin de rigoler, de chambrer… » Après avoir longtemps cherché sa voie, au soir du premier jour de son stage, il appelle sa mère : « Ça y est ! je suis sûr du métier que je veux faire ».

Après le bac, Louis s’est lancé dans une école de commerce, sans trop savoir où il allait. « En deuxième année, j’ai fait un test d’orientation qui m’a dirigé vers l’événementiel. Je me suis rendu compte à l’occasion d’un stage que ce n’était pas du tout fait pour moi. A la fête de l’agriculture j’ai vu un gars de mon village qui travaillait à la banque et qui m’a encouragé à postuler ». Auparavant, Louis avait passé quatre mois à Budapest en Erasmus. « Génial. L’insouciance à l’état pur. J’étais loin d’ici, avec des copains et sans contraintes ».

Cette envie de s’amuser chez Louis dissimule à peine une réelle sensibilité. « La mort de ma grand-mère il y a deux ans m’a marqué. C’était limite ma deuxième maman. Quand j’avais besoin, j’allais la voir. Elle voulait absolument que je me trouve une petite copine, que je trouve mon métier… Bien qu’elle soit partie maintenant, ça me booste de penser à elle ».

« La jeunesse dans les années 80/90 ça devait être trop bien. Je pense qu’il y avait plus de liberté que maintenant. La pression est plus forte envers les jeunes aujourd’hui. Je caricature un peu, mais je trouve notre génération trop sophistiquée, superficielle. A l’image du monde de la musique où on ne parle plus que de ‘sons’. J’envie ma mère quand elle allait aux concerts de Jean-Jacques Goldman, en live. On n’a pas pu vivre ça nous. On n’est pas nés à la bonne époque. Mais ça ne m’empêche pas de faire la fête. Le weekend, j’ai besoin de décompresser ».

« Les rapports entre les jeunes aujourd’hui c’est beaucoup par le téléphone. Y compris pour draguer. Quand tu vois les vidéos que les filles diffusent sur les réseaux, tu comprends que ce n’est pas la gentillesse ou l’authenticité qui priment. Ça m’amuse de voir dans les vieux films les méthodes de drague d’il y a quelques années. Aujourd’hui, ça n’a plus rien à voir. Dans un autre registre, tu ne peux plus rien dire sans te faire allumer. Y compris les animateurs TV qui, pour un rien, se font taxer de racistes ou d’homophobes »

Louis est plutôt de la famille des joyeux lurons. « Mais j’ai aussi besoin d’être entouré. J’aime bien profiter des gens que j’aime, comme tout le monde je pense. Au final, j’ai un petit côté conservateur » lâche-t-il avant un ultime éclat de rire.