Les Pépinières Ripaud sont une institution au pays de la Châtaigneraie, le fruit d’une belle aventure entrepreneuriale et familiale qui la hisse dans le top cinq des pépinières françaises en entreprise individuelle. Benoît qui la dirige depuis bientôt 30 ans anime une équipe de 50 salariés.

Fondée il y a 65 ans, l’entreprise est ancrée dans la famille. « Je suis le cinquième enfant d’une famille de neuf. Je me suis installé avec mon père en 1984. J’avais 25 ans. J’ai fait la première partie de ma carrière avec lui jusqu’en 2000, année où mon plus jeune frère a pris sa suite. Moi-même j’envisage de transmettre à ma fille qui est rentrée dans l’entreprise il y a 3 ans ». L’entreprise s’étale sur 120 hectares, dont 45 en hors-sol.

« Mes passions tournent autour de la pépinière, du végétal. J’ai aussi été footballeur, j’ai pratiqué la course à pied. Nous passons du temps au bord de la mer qui n’est pas très loin. Ma passion primordiale c’est la famille avec mes trois petits-enfants qui seront bientôt quatre».

Un gros pépin de santé a entravé la route de Benoît il y a quelques années. « J’ai bénéficié d’une allogreffe par un de mes frères. A partir de là, je considère les choses qui pour moi sont essentielles. J’ai pris du recul en sachant décrocher quand il le fallait, en déléguant. Chaque jour, selon la situation, il faut harmoniser son violon. Le matin, je me dis que c’est merveilleux d’être là. En sachant qu’on n’est pas éternel sur cette terre. Si on vit bien chaque jour, on est capable de mourir tranquillement. Pour moi c’est ça. Je n’ai pas peur. La croyance peut aider à franchir les étapes de la vie ». Benoît reconnaît être doté d’un optimisme naturel bien précieux.

Comme tout le monde il n’a pas vu la pandémie venir. « J’imaginais une guerre informatique. Ce virus nous met à l’épreuve et nous permet de mesurer notre capacité d’adaptation. J’ai presque aimé cette période qui nous remettait en cause. Elle est très révélatrice du caractère des gens. Le virus nous permet de mesurer notre vulnérabilité ». Et il n’a pas eu que des effets négatifs puisque les particuliers ont bichonné leur intérieur, mais aussi les aménagements extérieurs. « Notre chiffre d’affaires a beaucoup progressé depuis un an et demi ».

Quand on lui demande si ses petits-enfants vivront mieux que lui, Benoît marque une petite hésitation. « Nous on n’a pas connu de guerres. Nos parents étaient installés. Nous avons connu des évolutions marquantes avec l’Euro ou l’informatique. J’ai le sentiment qu’on perd parfois des notions qui demeurent importantes à mes yeux. Quand je suis face à des élèves, j’aime bien leur demander combien il y a de mètres carrés sur un hectare, de litres dans un mètre cube…Les jeunes prennent pour argent comptant ce que leur dit leur smartphone… ». Il observe les mutations en cours dans la société. « C’est peut-être sur le plan alimentaire que les choses vont le plus changer. Quand j’ai face à moi quelqu’un qui mange vegan, cela m’interroge. Il y a aussi les conflits entre religions. Il faut respecter la place de chacun. Cela ne sert à rien de s’arc-bouter sur des principes ».

De son mariage avec Pascale sont nées 2 filles. « Nous avons 34 ans de vie commune avec toujours la même passion pour notre couple et pour le partage »