C’est dans la vallée de Poupet que je rencontre Marie. Son mari est régisseur lumière sur le festival. « Je travaille chez Air France depuis l’an 2000 ». Marie n’aime pas la fatalité. « Tout est à construire, tout est affaire de volonté » dit-elle. Issue d’une famille désunie, « je suis toujours restée positive et souriante ».

Elle et son mari sont originaires de Guérande et résident aujourd’hui près de la capitale. « Un choix motivé par les obligations professionnelles de mon conjoint. Revenir ici à Poupet -cela fait bientôt 15 ans- c’est à chaque fois une bouffée d’oxygène. Pour la nature, pour l’énergie qui se dégage d’ici. On voit parfois des artistes qui arrivent clopinant et qui repartent en ayant retrouvé une forme de puissance. C’est fabuleux ».

Marie a naturellement un sens très développé du contact. « Je marche à l’amour, tout le temps. En fait, je pense qu’on est animé soit par l’amour, soit par la peur. Mon expérience personnelle a fait que j’ai dû beaucoup bouger, m’adapter en rencontrant de nouvelles personnes. Finalement, ça m’a aidée. Dans l’avion, c’est formidable. Je détecte rapidement les gens qui ont envie de parler ou ceux qui ont besoin d’une attention ». Elle vole sur les liaisons vers l’Afrique. « C’est un continent où j’entends souvent qu’il faut croire en la famille, en l’amour. Ça, ça me rassure beaucoup ».

Elle n’a pas banni les écrans, mais reste très prudente à leur égard, notamment pour ses enfants. « Si on veut se simplifier la vie, il suffit d’éteindre le téléviseur. Ce n’est pas simple pour les enfants. Le téléphone, la télé absorbent notre énergie, alors que la nature nous en donne. Il faut trouver l’équilibre ». Elle dénonce la manipulation des médias. « Ils servent des intérêts qui ne sont pas ceux de leur auditoire. Ils ne nous aident pas à développer notre conscience. Ils sont responsables de l’anxiété croissante dans notre société, poussant les gens à recourir aux antidépresseurs plutôt qu’à leurs rêves ».

Marie est dubitative à propos de la vaccination. « J’ai fait vacciner mon fils contre le rotavirus ; il a été malade pendant près de quatre ans. Mon expérience me fait douter de la vaccination expérimentale. On ne respecte plus nos propres choix. Pourtant les excès de certains financiers font plus de dégâts que le Covid, non ? ». Elle dénonce certains agissements. « Ceux qui empoisonnent et polluent à coups de pesticides et glyphosate ne peuvent pas être nos sauveurs. Les taux de cancers explosent. Je suis du côté de ceux qui pensent qu’une poignée d’hommes nuisent aux ¾ de l’humanité ».

« C’est peut-être parce que j’ai souffert que j’ai trouvé une force nouvelle. C’est de là que vient mon humanité je pense. J’ai pris du recul. Je me suis occupée de moi. Tu ne peux pas faire le tampon avec les autres si tu n’es pas en accord avec toi-même. On enferme les maux avec des étiquettes. Moi, je passe mon temps à décoller ces étiquettes. J’ai tout de même l’impression que la vie s’apprend aussi dans la douleur ».

« Je suis catholique de naissance, mais à la maison, je mettais beaucoup d’images de Bouddha, un homme un peu rond et souriant, jusqu’au jour où mes enfants m’ont dit : « On est bouddhistes nous ? ». Du coup, je me suis reprise un peu. C’est important d’avoir une croyance, quitte à prier les étoiles. Je crains que pour beaucoup, ce soit la télévision le nouveau dieu ».

Forte de son expérience, avec ses joies et ses mésaventures, Marie se concentre aujourd’hui sur ses hommes : son mari et ses deux enfants. « J’ai eu du mal à avoir des enfants ; aujourd’hui je leur consacre beaucoup de temps. Et je prends aussi du temps pour moi. Si on veut aider, il faut aussi avoir une force en soi. S’aimer soi, travailler sur soi, c’est se libérer. Dompter et accepter ses défauts. C’est surprenant comme on attire à soi ses semblables. Quand tu souffres tu attires des gens qui souffrent. Quand tu es épanoui, tu attires des gens qui rayonnent ». Et elle conclut avec sa doctrine. « Préférez l’amour à la peur. Nous sommes invités. Nous sommes là juste pour un temps ».