Les parents de Daraphet sont venus du Laos il y a une trentaine d’années et se sont rencontrés en France. « Ils sont partis de rien et ils ont fondé une famille. J’ai quatre sœurs et un frère. Il y a des écarts d’âge importants dans la famille. Du coup nous n’avons jamais été tous ensemble même si nous restons très proches ». Née à Blois, Daraphet est arrivée en Vendée avec ses deux sœurs en 2008.

En 2013, elle fait le voyage au Laos avec ses parents qui n’étaient pas retournés depuis plus de 20 ans. « J’ai fait la connaissance de mes tontons et tatas, de mes cousins. Mon père retrouvait son père (ma mamie était décédée), et maman sa propre maman. C’était une émotion incroyable ! Depuis on entretient des liens réguliers. J’ai très envie d’y retourner dès que j’en ai l’occasion. Quand je suis arrivée dans le pays je me suis sentie chez moi, vraiment. C’est comme si on se connaissait depuis toujours alors que je les voyais pour la première fois ». Elle comprend le laotien mais le parle peu. « Mes parents lorsqu’ils parlent entre eux, parlent laotien. Nous on apprenait le français à nos parents et eux nous apprenaient le laotien ».

Après un BTS NRC échoué, Daraphet arrête ses études. Elle décroche cependant l’examen en candidate libre. « Pendant deux ans, j’ai travaillé et puis dans le cadre du ‘Workaway’ j’ai passé un mois en Espagne à Denia. Le principe c’est de travailler à l’étranger et en contrepartie on est logé gratuitement. J’ai fait ça avec une amie. Humainement c’était top. On vivait avec des Colombiens qui travaillaient dans la rénovation de la maison. On s’est rendu compte qu’ils n’avaient rien et pourtant ils étaient aussi heureux que nous. Je suis revenue de ce voyage un peu déboussolée. C’était une belle aventure. Le voyage est quelque chose qui me passionne. J’adore rencontrer des nouvelles personnes, découvrir de nouveaux endroits ».

Heureuse de son sort, Daraphet se pose pourtant quelques questions. « Il y a des comportements en société qui m’interpellent. Le rapport des hommes vis à vis des femmes, le harcèlement de rue, le fait de ne pas se sentir en sécurité. Pendant mon BTS, j’ai vécu à Nantes. C’est une superbe ville, mais le soir c’est chaud ». Elle apprécie certaines initiatives. « Donner accès aux protections menstruelles pour les plus démunies c’est bien. Il y a encore du chemin. J’aimerais qu’on puisse sortir tranquille, qu’on puisse porter les shorts qui nous plaisent, avoir autant de libertés que les hommes qui eux se baladent torse nu sur la plage ».

Elle n’aime pas rester à ne rien faire. « J’aime jouer aux jeux vidéo. J’ai une ‘Switch’ chez moi. Je lis des livres sur le développement personnel. J’avais besoin de développer la confiance en moi. Quand j’étais face à des personnes que j’admirais, j’avais tendance à me mettre en position d’infériorité. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. J’ai la chance d’avoir un cercle d’amis où je me sens en confiance, avec qui les choses ne sont pas surfaites. Et puis j’adore aller au restaurant avec eux pour manger asiatique ou européen. J’adore manger. Et surtout, j’adore échanger avec mes amis ! » et elle termine par sa phrase favorite : « Plus égale plus »