Depuis plus de 20 ans, il exerce au CH Départemental de la Roche sur Yon. Sa voie professionnelle est une quasi vocation quand quelques mois avant le Bac il ne sait pas quelle orientation prendre. Il est certain de vouloir aider ou accompagner les autres et tente alors l’école d’infirmier. De la période actuelle et de la pandémie, il dit qu’elle a eu le mérite de mettre en valeur la profession. Est-ce que la santé sera mieux considérée après la crise, alors que maintenant tout le monde connait la situation ? Un brin dubitatif, il préfère mettre des mots sur les maux, et c’est avec une plume sensible qu’il alimente un blog sur son quotidien d’infirmier :    https://desmotsdansmaperf.wordpress.com

« Je suis originaire de Saint Prouant, quatrième de la fratrie. J’ai grandi dans une famille où les liens sont forts, malgré la distance. J’ai reçu une éducation propice à mon épanouissement et à la réflexion, en internat de la seconde à la terminale au Foyer Saint Jacques, puis en colo à la Fouly où j’étais moniteur. Je garde de merveilleux souvenirs de Lourdes. » C’est d’ailleurs à l’occasion d’un pélé que François-Xavier a rencontré Myriam qui deviendra sa femme. « C’était très riche en partage, en émotions, ces regroupements de jeunes. Tout ça m’a construit pour devenir ce que je suis encore aujourd’hui. La Foi demeure une conviction profonde que je vis en participant à l’animation paroissiale, à la catéchèse… »

Il partage facilement sur ses convictions : « Je sais aussi faire la part des choses dans mon travail : on soigne les patients tels qu’ils sont, quelles que soient leurs convictions bien entendu. Les échanges avec les malades sont extrêmement riches à un moment où ils sont face à des questions existentielles. On apprend énormément des autres. Ça booste de voir comment certains vivent la maladie avec une espèce de sérénité exemplaire. » Bien sûr que dans des situations dramatiques les projections sont compliquées. Il y a des moments très durs. « Face à cela, j’ai la chance d’évoluer au sein d’une équipe très soudée où il n’y a quasiment pas de hiérarchie, et avec un responsable très fédérateur. Je tutoie les médecins. Nous sommes au service des patients et devons apporter le soutien, l’énergie qui maintient l’espoir ». Dans le service il y a parfois des éclats de rire entre collègues qui font le plus grand bien ! « Les échanges avec ma femme, également infirmière, sont aussi très importants. Cela nous aide à relativiser plein de situations. Et surtout apprécier toutes les sources du bonheur que nous avons la chance de connaître avec nos trois enfants.

J’aime aussi l’aspect ‘technique du métier’ : piquer, poser la perf’… »

Le choix de se mettre à écrire remonte au début de la pandémie, avec un premier texte sur les masques. « Les collègues l’ont affiché dans la salle de pause. Ça m’a touché ; je voyais des yeux qui souriaient au-dessus du masque. Si ça parle aux soignants, pourquoi ne pas l’élargir ? » Le blog était lancé. L’écriture est aussi un exutoire pour soulager la pression.

Les centres d’intérêt nécessaires à son équilibre sont nombreux : « J’apprécie la musique et je ne rate pas une occasion de jouer de la guitare (je suis fan des Cowboys Fringants). Le sport aussi est essentiel : 10 ans de judo, puis le handball avec une belle bande de copains, et depuis quelque temps la course à pied et la course d’orientation. Sans oublier le temps consacré aux enfants ! ».

« Sans faire dans l’angélisme, je sais apprécier les belles choses. Et quand une zone d’ombre semble poindre, je préfère me tourner vers la lumière. »